Les hordes criminelles se sont acharnées sur les Annani habitant le douar Chetatha (commune El Merdja, wilaya de Relizane). Jeudi, vers 20 heures, la famille Annani, qui avait choisi de passer ses vacances de printemps chez le grand-père Salem, a été la cible d'une attaque terroriste, perpétrée par des individus, qui se sont faufilés, à la faveur de la nuit, pour semer la mort et la désolation. Douar Chetatha, coincé entre le lac où fraye la carpe royale et la forêt dense de Saffah, un bras des monts qui ceinturent Ain Tarik et Remka, abrite des familles qui ont refusé de fuir leurs terres. Les 9 habitants, GLD, ont réussi jusque-là, à éloigner la menace terroriste qui pèse sur les régions isolées. Mais pour l'incursion de jeudi, les assaillants ont revêtu des treillis pour faire croire aux rares jeunes, qui discutaient au coin d'une ruelle du douar, qu'ils étaient une patrouille de l'ANP, venue inspecter les lieux. Personne ne s'est douté qu'il s'agissait de terroristes venus massacrer des familles. Le groupe, composé d'une dizaine d'individus, s'est dirigé vers le domicile de la famille Annani. Sur place, ils égorgent le grand-père Salem, un septuagénaire avant de cribler de balles les autres membres de la famille. Son fils Mohamed, sa femme Leila, une enseignante à Oran et leurs enfants Lakhdar (11 ans), Rachid (10 ans) et Dounia âgée de 4 mois ont péri sous les balles tirées par des terroristes. La grand-mère, Mimouna, qui avait tenté de fuir l'assaut des terroristes a été poursuivie et rattrapée. Sa tête a été sauvagement défoncée à coups de massue, non loin de sa masure. Les habitants, une fois les assaillants repartis, retrouveront l'objet qui avait servi au meurtre, maculé de sang et jeté non loin du corps de la victime. Avant de se replier, les terroristes tueront un voisin, Nouar Kaddour (60 ans), qu'ils surprendront sur leur chemin. Seul, Houari Annani , âgé de 6 ans blessé au cours de l'attaque, a échappé miraculeusement. Son état de santé a nécessité son transfert vers l'hôpital d'Oran. Des témoins, habitant le douar, n'ont pas exclu l'hypothèse de complicités qui auraient facilité l'incursion terroriste. Plusieurs parlent de mouvements suspects signalés aux forces de sécurité ces derniers jours. Le douar, qui se situe non loin de la route Oued R'hiou-Boukadir, constitue une zone de passage des groupes terroristes qui sévissent dans l'ouest et le sud de la wilaya de Chlef et qui se terrent dans les monts de Remka une fois leurs forfaits accomplis. Les traces de fuite des criminels qui ont attaqué le douar Chetatha vers le maquis de Saffah ont été retrouvées par les forces de l'ordre qui ont déclenché un ratissage. La wilaya de Relizane où opère depuis des mois l'ANP constitue une zone d'implantation des éléments du HDS de Salim El Afghani. Le groupe, qui a attaqué le douar Chetatha jeudi, ferait probablement partie des résidus de katibet El Ahoual qui se déplacent sur un axe comprenant les territoires de Chlef- Mascara et Relizane. L'ANP a entamé hier, un ratissage pour tenter de localiser et d'éliminer les auteurs du massacre.