L'Année de l'Algérie se poursuit en France où est organisée une exposition sur l'archéologie et la protohistoire algérienne. C'est ainsi que dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France, le musée international de Paris, en collaboration avec le Commissariat de l'année de l'Algérie organise une exposition sur le thème de la protohistorique des régions sahariennes. Cette exposition, dont le vernissage eut lieu hier dans les locaux du musée de Paris, donne à voir un panorama complet d'une tranche de vie de la culture ancienne et traditionnelle algérienne. Des fresques, souvent spectaculaires, participent à faire voir en grandeur naturelle les dimensions d'une culture dont les racines remontent loin dans le temps et dans l'espace. L'exposition montrera donc les types d'habitations et le mode de vie des hommes préhistoriques, de même que les objets mobiliers qui ont constitué le socle et le point de départ d'une culture et d'une civilisation. Ces habitats sont restitués à leur échelle naturelle et en maquettes, montrant l'aménagement de l'espace, approprié aux éléments du relief, du climat et de l'environnement. Les reproductions de peintures rupestres, ayant entre 3000 et 7000 ans, reproduisent l'environnement social alors existant. Les fresques du Tassili n'Ajjer témoignent en fait d'un passé prestigieux, riche en enseignements sur une société qui a laissé à la postérité des traces indélébiles. A partir de ces fresques, de l'habitat, des mobiliers et autres ustensiles, il était loisible de reconstituer et de resituer cette société ancienne dans son environnement social, religieux, voire son milieu naturel inhérent à ses ressources et nourritures. Dans ces temps reculés, l'environnement conditionnait le choix de l'habitat, édifié dans des abris rocheux ou en plein air, aménagé dans des éboulis afin de limiter et rendre utile les surfaces habitables. Les habitations montrées au musée de Paris sont considérées comme les plus anciennes en Algérie dont N'Gaous, (wilaya de Batna) constitue le remarquable prototype, marqué par un pavage sur lequel reposaient des vestiges archéologiques et des ossements de gros mammifères. Ces habitations ont notamment permis de formaliser des hypothèses sur l'organisation et l'architecture de ces anciennes populations, où la symbolique n'est jamais absente. L'exposition de Paris, d'El Djazaïr 2003, est donc une occasion unique de remettre les choses à l'endroit et de restituer à l'Algérie ses dimensions culturelles et civilisatrices.