L'heure des premiers réglages a déjà commencé pour le commissariat français. En effet à quelques mois du commencement de la manifestation de l'Année de l'Algérie en France, les organisateurs français s'activent pour accélérer la finalisation de leur programme. Pour ce faire, le président de la manifestation, Hervé Bourges, a animé une conférence de presse à Paris au cours de laquelle il est, une nouvelle fois, revenu sur les projets en chantier et a surtout mis l'accent sur l'importance de la manifestation pour l'avenir des relations entre la France et l'Algérie. En fait, cette conférence était prévue dans le cadre d'une campagne d'information sur l'Année de l'Algérie et qui vise, essentiellement, à faire participer les villes françaises à l'accueil des principales activités culturelles. Lors de sa tournée en province, le commissaire français, Mme Françoise Allaire, a fait 17 déplacements où elle réussi à convaincre plus de 100 villes françaises pour accueillir le programme de l'Année de l'Algérie. Malgré quelques difficultés rencontrées sur le terrain, les organisateurs français continuent leur programme de manifestations et ce, en dépit de la défection de certains artistes algériens comme Fellag, qui a préféré se consacrer à son nouveau spectacle où il écorche, une nouvelle fois, le pouvoir. Pour sa part, le président de l'Année de l'Algérie en France, M.Hervé Bourges accompagné de Mme Allaire et de Olivier Poivre d'Arvor, directeur de l'Agence française pour l'action culturelle, organisme chargé de l'organisation de cette grande manifestation, a expliqué, lors de cette conférence, que l'Année de l'Algérie est un événement majeur et que toutes les institutions culturelles importantes ont répondu favorablement à ce grand rendez-vous. Ainsi, selon les organisateurs français, plus de 300 opérations culturelles ont été retenues et plus de 600 dossiers sont actuellement à l'étude. Pour sa part, Mme Allaire a tenu à répondre aux contestations de certaines ONG, qui affirment que «cette année est celle du pouvoir algérien, en disant que ceux qui n'aiment pas le régime algérien d'aujourd'hui vont multiplier les communiqués de presse. Au-delà de tout cela et que ce soient les Algériens de souche ou les piedsnoirs et les harkis, les gens disent qu'ils sont heureux qu'il y ait une Année de l'Algérie en France et ce, pour établir des relations entre les deux rives de la Méditerranée». L'Année de l'Algérie en France, rappelons-le, fera une rétrospective des oeuvres théâtrales de Kateb Yacine, qui sera consacrée, à cette occasion, par l'Académie française, ainsi que la présentation de plusieurs oeuvres plastiques et littéraires algériennes avec notamment un hommage particulier à Mohamed Dib. Enfin il faut signaler que l'organisation des festivités du côté français a nécessité le déblocage d'un budget de 20 millions d'euros dont deux millions versés par le ministère des Affaires étrangères et celui de la Culture. Par ailleurs, dans le volet cinéma, le Festival d'Amiens qui est l'un des plus importants et des plus anciens festivals cinématographiques français, consacrera, lors de son édition de 2003, une attention particulière au cinéma algérien avec une manifestation sur «l'image de la femme dans le cinéma algérien de 1962 à 2002», et ce à l'occasion de l'organisation de l'Année culturelle de l'Algérie en France (2003). C'est ce qu'a affirmé M.Jean-Pierre Garcia, directeur du Festival d'Amiens lors d'une conférence de presse tenue au siège du commissariat chargé de préparer l'Année de l'Algérie en Algérie. Il vise à apporter, en collaboration avec la partie algérienne, les dernières retouches au programme de cette manifestation cinématographique. Lors de cette rencontre à laquelle a assisté M.Abdou Bouziane, responsable du volet cinéma au commissariat, M.Garcia a évoqué tous les points relatifs à cette manifestation. Il faut signaler, en définitive, que sur les sept projets cinéma financés par le commissariat algérien de l'Année de l'Algérie seul un film est prêt celui de Ghaouti Bendedouche, La voisine.