La célébration du deuxième anniversaire du Printemps noir semble partie pour être «exceptionnelle», à bien des égards. Les nouvelles donnes apparues ces derniers jours sur la scène politique nationale paraissent, a priori, à l'origine de ce nouvel état d'esprit qui anime présentement les différents acteurs sociopolitiques concernés de près ou de loin par le conflit kabyle et ses conséquences sur la vie de tout un chacun. Après l'optimisme affiché clairement par certains délégués au lendemain de la parution de l'information relative au communiqué que «les plus hautes autorités de l'Etat s'apprêtent à rendre public avant le 20 avril», voilà que l'espoir s'étend pour toucher d'autres franges du mouvement citoyen, en l'occurrence les détenus et leurs familles. Au-delà de l'ordre du jour de cette rencontre à laquelle seront conviés les délégués des ârchs et qui est d'une importance capitale, car il suppose indirectement «l'acceptation des revendications de la plate-forme d'El-Kseur», ce qui intéresse aussi l'homme de la rue en général et les détenus, c'est la satisfaction du préalable de «la libération des détenus à l'échelle nationale» qui, outre le fait qu'il constitue là une réponse à une exigence des ârchs, se veut un gage de bonne volonté des autorités quant à une «prise de langue sereine et responsable». Cette mesure d'accompagnement n'a pas manqué de ressusciter l'espoir chez les détenus et leurs familles qui seront, donc, les premiers à tirer profit de cette nouvelle initiative si, bien évidemment, celle-ci est menée à son terme. Ainsi, selon une source proche du collectif d'avocats de la défense «les détenus ne sont pas restés indifférents à cette évolution». Un intérêt grandissant ressortait nettement des conversations qu'ils (les avocats) avaient eu avec leurs mandants. «Ces derniers afficheraient un optimisme des grands jours», disait en substance notre interlocuteur. Le même son de cloche est à relever chez les parents de ces détenus. Longtemps gagnés par un désarroi total, ils ont accueilli cette initiative avec beaucoup d'espoir même si ce dernier est quelque peu réduit à la lumière des réactions sceptiques de certains délégués radicaux. En tout état de cause, le communiqué est d'ores et déjà très attendu, tout comme cette visite que le Chef du gouvernement s'apprête à effectuer en Kabylie.