Le dialogue gouvernement-archs a participé à l'émergence d'un autre état d'esprit. La région de kabylie s'apprête à vivre un scrutin particulier à plus d'un titre, le 24 novembre prochain. Outre la particpation reccord des partis, qui s'annonce déjà conséquente si l'on considère le nombre de retraits de formulaires au niveau des trois wilayas concernées par le scrutin, il y a lieu de noter cette sérénité retrouvée qui ne peut que contribuer positivement au déroulement du scutin, premier du genre en Algérie. D'ores et déjà il n'est question que de cet événement dans la rue, les cafés et les lieux publics en général. Les gens en parlent pour s'interroger sur qui participera et qui emportera ces éléctions. Un scrutin qui mettra manifestement fin à plusieurs années de turbulences et qui marquera ainsi le retour à la normale. Contrairement aux éléctions locales ou nationales connues depuis avril 2001, année du Printemps noir et durant lesquelles il n'était question que d'empêchement, cette fois-ci aucune appréhension n'est à déceler dans les propos aussi bien des acteurs politiques que des simples citoyens. L'évolution induite par l'entame du dialogue s'est traduite par un autre état d'esprit qui concourt à un déroulement à l'image de celui qu'avaient connu toutes les éléctions antérieures aux évènements de Kabylie, soit celles où le débat politique avait prévalu sur toutes autres considérations. La division qui a touché le mouvement citoyen sur la question du dialogue semble avoir affaibli les différentes tendances, encore plus celles qui s'y sont opposées. Les antidialoguistes sont, en effet, loin même très loin de faire le poids si toutefois ils décident de rééditer le scénario d'octobre 2002. Partagés comme ils sont entre les partisans du RCD, du Mak et autres, leur influence sur la société paraît a priori de moindre importance. Les actions entamées lors de la célébration du 25e anniversaire du Printemps berbère et du 4e anniversaire du Printemps noir n'ont fait que démontrer leur incapacité à mobiliser et donc à mettre en échec quoi que ce soit. La nouvelle situation n'échappe présentement à personne. Que l'on soit acteur politique ou simple citoyen le constat est le même: le scrutin aura lieu dans de bonnes conditions. “Nous n'allons pas éternellement jouer à ce jeu dangeureux” expliquait hier un citoyen de Sidi Aïch, entendre par jeu l'empêchement de l'expression libre par la voie du bulletin de vote. “Cela nous a coûté cher” estimait un autre, qui ne croit, cependant toujours pas à un changement quelconque à travers une élection. Le gros des citoyens que nous avons interrogé à ce sujet reste optimiste sur le caractère serein de ces joutes éléctorales. Même son de cloche du côté des partis politiques qui voient cette election comme une sorte de réhabilitation du politique. De tous les partis en lice, les indépendants, qui n'ont pas encore manifesté leur participation en force, sont donnés comme les plus grands vainqueurs. Dans les rangs des partis poliitques, le RND semble mettre le paquet en retirant les formulaires pour l'ensemble des communes et l'Apw de Béjaïa. C'est une première pour le parti d'Ahmed Ouyahia qui mise sur une entrée en force dans la gestion des affaires locales. Le RCD, qui a beaucoup perdu par la faute d'une stratégie inconséquente, tentera le tout pour le tout. Le FLN se bat à trouver la meilleure formule pour glaner une place qui lui permettra d'espérer raffler la mise lors des éléctions nationales. Il y a enfin l'imprévisible FFS, qui, toujours indécis, risque de frapper fort. Une façon comme une autre de démontrer que la révocation des ses élus était “une injustice” ou comme il l'appelait si bien lui-meme “un coup de force juridique”. l'UDR, le nouveau parti sur la scène politique se voit pénalisé par la non-obtention d'agrément. Ce qui conduira à une abstention, commentait hier sa représentante locale à Béjaïa. Mais il ne sera pas question d'appel au boycott soutient-on dans les rangs de la formation d'Amara Benyounès.