C'est un Roger Lemerre, stressé, qui est apparu, hier, devant les journalistes français et algériens au centre de presse de Claire-Fontaine. En fait, il s'est emporté, quand des journalistes français commençaient à s'interroger sur les trois dernières défaites de l'équipe de France, face à l'Espagne 0-1, à l'Australie 0-1 et enfin face au Chili à Santiago 1-2 et à douter des véritables capacités des champions du monde. L'entraîneur des Bleus s'est insurgé contre cette mauvaise foi de la presse française en disant qu'«il faut gommer ses faux pas et penser au rendez-vous d'aujourd'hui». Il refuse de cautionner cette façon de penser d'une certaine presse qui justifie ses déclarations en voyant que Roger Lemerre a fait appel à plusieurs ex-mondialistes, tels que Djorkayef et Barthez. Concernant la titularisation de Zidane, après la contraction d'une blessure, Lemerre dira: «Je ferais jouer Zizou même, avec des béquilles.» L'entraîneur des Bleus a mis surtout l'accent sur la nécessité pour le joueur français, d'origine algérienne, de jouer contre l'Algérie. Pour ce qui est de la rencontre proprement dite, il a déclaré que c'est un match comme tous les autres et qu'il ne fallait pas lui accorder plus d'importance. Il n'exclut pas, néanmoins, un faux pas, face à une formation qui se recherche et qui est prête à toutes les audaces. M.Lemerre redoute surtout l'efficacité de certains joueurs algériens, qui représentent des individualités redoutables et parle surtout de Belmadi et de Tasfaout. Enfin, l'ancien aide-camp d'Aimet Jacquet lors de la coupe du monde 98, espère que ce match servira beaucoup plus à rapprocher les deux communautés qu'à nourrir une rivalité qui a assez duré.