L'attitude des autorités allemandes donne à croire que les 31 touristes disparus sont retenus en otage. Dans sa livraison de demain, lundi, l'hebdomadaire allemand, Der Spiegel, revient sur un nouveau chapitre de l'affaire des touristes européens disparus depuis plus de deux mois dans le Sud-Est algérien. Selon l'auteur de l'article de l'hebdomadaire, le gouvernement allemand «s'inquiète d'une éventuelle intervention de l'armée algérienne qui viserait à faire libérer les 31 touristes européens, dont 15 allemands, disparus dans le Sahara algérien». L'hebdomadaire à grand tirage indique aussi que «les effectifs des militaires présents dans le Sud ont été renforcés par la venue de nouveaux contingents». Plus intéressant encore, selon le magazine, le gouvernement allemand veut convaincre Alger d'accepter «la participation d'experts allemands qui tenteront de gérer la crise de manière plus politique que militaire». De son côté, l'hebdomadaire autrichien, Profil, avait affirmé, mercredi dernier, qu'un groupe terroriste algérien lié à Al-Qaîda (le Gspc, ndlr) retenait les 31 touristes disparus dans le Sahara algérien. Selon le même journal, les autorités algériennes seraient entrées, à plusieurs reprises, en contact avec les preneurs d'otages qui n'ont demandé, à ce jour, aucune rançon. L'attitude des autorités allemandes, si l'on se réfère à l'hebdomadaire Der Spiegel, donne à croire que les 31 touristes disparus sont retenus en otage dans le Sud algérien. Cette attitude, qui transparaît aussi dans les articles de la presse viennoise (10 des touristes disparus sont ressortissants autrichiens), tranche carrément avec les propos officiels des autorités algériennes qui, à plusieurs reprises, ont déclaré n'avoir abouti à «aucune piste et que les recherches se poursuivent». De toute évidence, il serait irréaliste que les preneurs d'otages et les otages eux-mêmes soient encore en Algérie, quelque part dans le reg saharien. La nudité du sol, l'immensité désertique et le peu de caches qu'offre le Sud algérien rendent utopique toute véritable prise d'otage, et peu sérieuse toute interprétation allant dans ce sens précis. A moins, bien sûr, que les otages aient été conduits dans un pays voisin où les turbulences tribales ont créé une zone propice à ce genre de manoeuvres. L'énigme de la disparition des 31 touristes européens (15 Allemands, 10 Autrichiens, 4 Suisses, 1 Suédois et 1 Néerlandais) a alimenté une foule d'explications, plus alambiquées les unes que les autres. Sur le terrain, on sait que les opérations de recherches entreprises par les autorités algériennes ont mobilisé des moyens énormes et, à ce jour, rien n'est venu percer le mystère de ces disparitions.