Si la première journée de retrait de formulaires a été quelque peu cafouilleuse, les choses semblent rentrer dans l'ordre depuis. Ils étaient des milliers à s'être pointés devant les guichets ouverts pour le retrait des formulaires de cette désormais célèbre location-vente. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes tous se sont présentés très tôt le matin avec la ferme intention de «décrocher» les imprimés de l'espoir. Ces imprimés, à double-volet, suivi de celui de la déclaration sur l'honneur serviront à la constitution du dossier nécessaire à l'acquisition d'un logement «à tempérament». Que de rêves et de projets a suscités cette formule ! Au milieu de la foule présente devant les guichets, les discussions allaient bon train entre les postulants. «Je suis venu avec le livret de famille pour avoir un imprimé pour chacun de mes enfants», lance un sexagénaire nullement démoralisé par l'impressionnante chaîne aux abords de l'AADL. «Tu es mal informé, l'Hadj, ils ne donnent qu'un imprimé par personne, tu perds ton temps à attendre», lui rétorque un jeune, voulant visiblement dissuader le plus grand nombre pour «désengorger» le guichet et être lui-même plus vite servi. Le vieux ne répond pas et reste sur les lieux. Un autre, plus loin, pose des questions autour de lui. On apprend qu'il est chômeur. «Il faut être salarié pour prétendre à la location-vente», lui répond une voix sortie de la masse humaine. Lui non plus ne bouge pas. L'attente a été longue pour ceux qui avaient fait la grasse matinée. L'afflux aux différents guichets ouverts dans la capitale était inégalé. C'est ainsi qu'une pagaille indescriptible était relevée au guichet du Ruisseau (Annassers) au point que l'intervention des forces de l'ordre a été rendue nécessaire. Plus loin, au siège de l'OPGI de Bir-Mourad Raïs, la chaîne, bien que longue, était plus disciplinée. D'un côté, celle des hommes, de l'autre celle des femmes. A la direction régionale de l'AADL située à la Cité EPLF Saïd-Hamdine, la situation était indescriptible. Mal situés au rez-de-chaussée d'un immeuble, les bureaux ne conviennent pas, à l'évidence, à ce genre d'opération de masse. Dehors la foule, mêlée aux voitures garées n'importe comment, avait de quoi dissuader le plus mal logé, impossible de trouver le début d'un hypothétique ordre. En revanche, nous avons été agréablement surpris de trouver un guichet «normal». Sans bousculade. Même sans chaîne ou presque. La concentration maximum de demandeurs d'imprimés était d'une dizaine de personnes. Ce guichet est celui de Bologhine, là le citoyen avait droit à tous les égards et au retrait des imprimés dans le calme. Les employés «se payaient le luxe» de prendre tout leur temps pour expliquer, à ceux qui le leur demandaient, les points de la procédure. Au centre OPGI installé à la direction générale à Dar El-Beïda aussi, les choses se sont passées dans l'ordre. Il faut dire que le premier responsable était «sur le terrain» et supervisait l'opération. Ainsi donc, la formule location-vente, aura connu diverses fortunes. Bien organisée là, grinçante ailleurs, exaspérante quelquefois. Au fil des jours, l'expérience aidant, la normalisation viendra sûrement. D'autant que les imprimés seront toujours disponibles sur le long terme. Ceux qui ont eu le fameux imprimé étaient heureux. Ils venaient de franchir avec succès le premier obstacle. Le prochain sera celui du dépôt des dossiers. Trois guichets sur les 17 actuellement sont concernés à Alger pour cette seconde étape. Ce qui suscite quelques inquiétudes. On en saura plus aujourd'hui à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des plis des soumissionnaires pour cet ambitieux projet. Les bureaux d'études et entreprises intéressés seront donc connus. Tous ne seront pas retenus. C'est à celui qui proposera de faire vite, bien et… le plus haut.