L'affaire d'apparence scabreuse risque d'être préjudiciable à l'année scolaire des élèves. Le collège Emir Khaled situé à Kouba, a connu, hier, une journée mouvementée. Les enseignants et les élèves de cet établissement ont déserté les classes. Pour cause, une coopérative immobilière Icosium II allait «squatter le terrain situé à l'intérieur de l'établissement pour construire des villas», explique-t-on sur place. Une affaire d'apparence scabreuse mais qui risque d'être préjudiciable à l'année scolaire de ces élèves. Le directeur de l'établissement rencontré au collège explique: «J'ai demandé aux instances concernées la construction d'un mur d'enceinte pour protéger les biens et les personnes de mon établissement qui souffre d'un problème d'insécurité depuis des années. J'ai eu l'accord de la wilaya, de la Duch et de l'académie.» Les enseignants et la plupart des fonctionnaires de l'établissement sont presque convaincus qu'il y a anguille sous roche. La tension est montée d'un cran quand un enseignant a rapporté que le wali délégué «les a insultés». «Ils nous a traités de voyous», a rapporté l'enseignant à ses collègues. Approché, le wali délégué a refusé de nous faire une déclaration. Le représentant des enseignants s'est dit prêt à aller vers une année blanche si cette assiette, qui servait de terrain de sport aux collégiens, n'est pas récupérée. «Ce terrain appartient à notre établissement et l'enceinte qui le clôturait a été détruite par le chantier qui a construit les logements qui sont revenus aux sinistrés des inondations de Bab El-Oued», déclare une enseignante. «Pourquoi le maire de Kouba n'a-t-il pas demandé les plans du Cadastre?», s'est interrogée une autre. Le responsable de l'urbanisme au niveau de l'APC de Kouba a déclaré que sa direction n'a accordé l'autorisation de construction à personne. «Pour preuve, c'est l'APC qui vient de stopper les travaux, entamés par cette coopérative ce matin, par le bais de la police», a-t-il affirmé. De son côté, le responsable de la coopérative Icosium II, qui s'est présenté à notre rédaction, a donné une autre version. Il affirme que c'est sa coopérative qui a stoppé les travaux que le directeur du collège avait entamés il y a dix jours. «Nous avons déposé plainte contre l'entreprise qui a commencé les travaux sans autorisation et voyant qu'ils ne se sont pas arrêtés, nous avons convoqué les trente coopérateurs qui ont décidé de reprendre les travaux de terrassement.» Documents à l'appui, il affirme que cette assiette foncière, payée cinq milliards de centimes, revient légalement à sa coopérative. Il exhibe alors un acte de propriété délivré par les domaines, le 17 février 2002, une décision du wali d'Alger datant du 31 août 1998, une autorisation communale de validation et d'aménagement délivrée le 15 juillet 2002 et le plan cadastral - qui n'englobe pas le terrain qui fait l'objet du litige - signé par le directeur du Cadastre, Mustapha Salim Radi. Par ailleurs, ce responsable a regretté «le fait que nos enfants, élèves de cet établissement, soient utilisés comme boucliers par des éducateurs pour servir des intérêts personnels».