Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M.Djoudi Mammeri considère que la mission de son secrétariat est de «parfaire l'organisation du parti». «Nous n'allons plus continuer à faire des démonstrations de force, mais nous allons, vers des actions réfléchies et porteuses, construire à la base». C'est ce qu'a annoncé avant-hier M.Djoudi Mammeri, lors de son passage A coeur ouvert de L'Expression, en réponse à notre question sur les perspectives du parti. «Le FFS n'a jamais slalomé et ne slalomera pas», dira-t-il en réponse à une autre question concernant le repli que connaît le parti depuis les élections locales du 10 octobre 2002. Mais notre interlocuteur ne reconnaîtra pas moins la difficulté d'entreprendre l'action politique telle que menée depuis ces dernières années. Faisant référence à l'expérience du parti depuis 1991, l'orateur dira que «le FIS, avec tous les moyens dont il a bénéficié, n'a pas réussi à faire fléchir ce système». «Les décideurs sont organisés en castes», et «un parti politique, tout seul, ne peut pas réaliser le changement», ajoutera-t-il. Dans un langage qui cache mal un relent de résignation, le responsable du parti avouera que «le combat pour constituer une alternative est de longue durée, de longue haleine». Reconnaissant volontiers que le champ politique est «pollué» et que la «situation évolue très vite et se complexifie», ainsi que l'émergence d'une «multitude de forces politiques qui essayent de gagner du terrain pour elles», la solution pour M.Djoudi Mammeri est dans le « retour à la base ». Dans la foulée, il nous dira que «le FFS ne craint aucun adversaire politique». Par ailleurs, le porte-parole du FFS a réfuté tout contact avec le pouvoir. Toutefois, «chez nous, rien n'est scellé et non négociable», a-t-il tenu à préciser. Autrement dit, le FFS ne compte pas se replier sur lui-même. Mais comment l'atteindre dans un contexte politique, économique et social morose? Pour M.Mammeri, «la société est touchée par un polytraumatisme». Il a ajouté qu'il est du devoir du FFS de «capter les énergies» pour aller vers une «solution politique globale, celle de la réhabilitation de l'Etat, actuellement privatisé». Interrogé sur une évolution éventuelle de la position du parti par rapport à la déclaration de son leader, Hocine Aït Ahmed à propos des ârchs, M.Djoudi Mammeri se contentera de dire que «l'infiltration des ârchs par des éléments du DRS est un secret de Polichinelle». Enfin, notre interlocuteur est revenu sur l'initiative du FFS visant à organiser une conférence nationale sociale en automne. «Nous allons associer tous les acteurs sociaux», dira-t-il avant de signaler que «le pouvoir organise le désordre». A travers cette initiative, le FFS ambitionne de s'allier avec toutes les forces vives du pays pour organiser «le changement démocratique pacifique».