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Normalisés
Publié dans L'Expression le 01 - 07 - 2004

Après une année d´occupation, la coalition américano-britannique se retire sans gloire laissant dernière elle un pays à feu et à sang. Mais ce retrait n´en est pas un en vérité car si l´administration américaine est partie, transférant au gouvernement provisoire irakien un pouvoir aussi illusoire qu´inconsistant, ses forces armées sont toujours bien présentes. Aussi, l´important n´est pas encore là et les Irakiens auront sans doute tout le temps de s´apercevoir de la supercherie. Le fait patent en revanche est que, en transférant le pouvoir à des Irakiens, «bien sous tout rapport», - selon les critères américains -, les Etats-Unis ont, pour ainsi dire, sauvé la face à peu de frais tout en gardant la réalité du pouvoir dans un pays meurtri par la guerre illégitime qu´ils lui ont imposé et qui, maintenant, est livré au terrorisme. Mais ce qui importe pour Washington est le fait d´avoir établi la haute main sur ce qui reste vital pour l´Amérique : le contrôle de la production énergétique de l´Irak. Dans le sillage de l´invasion militaire et de la guerre contre le peuple irakien, des compagnies américaines du gaz et du pétrole et des milliers de techniciens se sont installés incontinent en Irak faisant main basse sur les puits pétroliers irakiens. Effectivement l´Irak est aujourd´hui un pays normalisé où le pouvoir échoit à des hommes de confiance dont nombre d´entre eux ont eu l´heur d´être «d´honorables correspondants» de la centrale du renseignement américain, la CIA. Le nouveau Premier ministre irakien désigné, Iyad Allaoui est l´un de ceux-là, ayant notoirement été aidé par la CIA dans sa tentative de coup d´Etat contre Saddam Hussein en 1996. En fait, l´important pour Washington est que, par petites touches, il sont en train de normaliser le monde arabe singulièrement, et musulman plus généralement, l´Irak et l´Afghanistan en donnent un aperçu probant en en étant les prototypes. En fait, si l´Irak et l´Afghanistan ont été «normalisés» par la puissance des armes, un autre pays arabe, la Libye, -avec lequel les Etats-Unis ont rétabli lundi les relations diplomatiques rompues depuis près d´un quart de siècle-, l´a également été par les pressions et l´isolement et par d´autres moyens moins avoués sinon avouables, qui font que Tripoli renonce aujourd´hui au «label» qui était le sien dans le monde arabe et musulman. Saddam Hussein emprisonné, le Mollah Omar se terrant quelque part dans les montagnes afghanes, El Gueddafi réduit à un pantin qui a renié tout ce à quoi il croyait, Arafat enfermé dans sa tour d´ivoire... A qui le tour? En fait, sous le couvert d´une réforme du Moyen-Orient que les Etats-Unis veulent promouvoir, l´administration américaine désire battre le fer tant qu´il est chaud et élargir la normalisation à l´ensemble du monde arabe. De fait, le projet du Grand Moyen-Orient (GMO) de George W.Bush participe de cette idée, généreuse dans la forme, mais insidieuse dans le fond consistant à «aider» le monde arabe à émerger de son arriération alors même que les Etats-Unis, entre autres, ne sont pas étrangers à cette faiblesse du monde arabe pris dans les filets des autocraties locales. Longtemps, Washington a soutenu et protégé tous les absolutismes et les dictatures arabes, notamment irakienne, saoudienne et égyptienne, car l´existence de régimes et systèmes qui maintenaient leurs peuples sous le joug, et dont la pérennité dépendait du soutien de Washington, était dans l´intérêt économique et stratégique des Etats-Unis.
Mondialisation oblige et l´émergence de jeunes démocraties, issues du démembrement de l´ex-Union soviétique aidant, l´immobilisme du monde arabe et musulman - où l´extrémisme islamiste est l´une des oeuvres du renseignement américain - faisait désordre et apparaissait comme l´obstacle à un monde désormais régenté par l´hyperpuissance américaine. La guerre que les Etats-Unis ont imposée à l´Irak contre l´avis de l´ONU et de la communauté internationale en est la démonstration convaincante. Aussi, à monde nouveau, méthodes nouvelles et aujourd´hui les thèmes les mieux-disants ce sont encore ceux de démocratie, de liberté et de bonne gouvernance. A la bonne heure, pourrait-on dire. Mais en vérité tout cela reste spécieux car ces concepts ne sont ni évidents, ni la fin en soi dans des pays où c´est la mentalité - même des dirigeants qui demande à être changée. De fait, il n´y avait qu´à voir la résistible hostilité du raïs égyptien, Hosni Moubarak, et du monarque saoudien, Fahd Ibn Abdelaziz, au GMO pour appréhender tout le chemin que le monde arabe a encore à franchir, tant il est vrai que la démocratie ne se construit pas en un jour. La démocratie est oeuvre de patience et de longue haleine, ce qu´admet volontiers Marc Grossman, sous-secrétaire américain aux Affaires politiques, lorsqu´il écrit dans un éditorial «Nous essayons, aux Etats-Unis, de parfaire notre démocratie depuis 228 ans, et nous avons encore du travail à faire». Il ne saurait mieux dire, ni mieux résumer la situation. Si les Américains, après deux siècles d´indépendance, travaillent encore à parfaire leur démocratie, que dire des Arabes dont les chantiers des droits collectifs et individuels, les libertés, la démocratie et la bonne gouvernance, sont encore en devenir et restent à entreprendre? Sauf que pour Washington l´essentiel, ce n´est pas tant que la démocratie s´installe réellement dans les pays arabes, mais que ces derniers s´alignent sur les nouvelles normes édictées par la super-puissance mondiale. Après tout, qui l´eût cru? Il ne serait pas étonnant que le guide libyen Maamar El Gueddafi, soit donné en exemple de démocrate pour le monde arabe maintenant qu´il a reçu l´onction de l´Oncle Sam. Avec la norme qui est dans l´air du temps tout est possible.

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