Un signe qui ne trompe pas : les deux pays ont supprimé les visas pour les ressortissants résidents. Le journal arabophone paraissant à Londres Asharq El Awsat, citant des sources diplomatiques proches des deux pays, a indiqué dans son édition d'hier que l'Algérie et le Maroc ont décidé, d'un commun accord, de supprimer les visas d'entrée pour les ressortissants habitant l'un ou l'autre de ces deux Etats. Cette mesure, il faut le souligner, entre dans le cadre d'un processus de détente entre les deux pays devant aboutir à terme sur un sommet entre le Président Bouteflika et le roi Mohammed VI à la frontière entre les deux pays en vue de sceller officiellement l'ouverture de celle-ci. La fermeture de cette frontière avait eu lieu en 94 à la suite de l'attaque terroriste intervenue contre l'hôtel Atlas à Marrakech et les graves accusations formulées par les autorités chérifiennes contre les services algériens. L'Algérie, qui n'ignorait rien des aides directes et indirectes du Maroc apportées aux groupes criminels accordées par la DST marocaine, a ordonné la fermeture des frontières entre les deux pays. Le Maroc, actuellement, est en train de payer le prix fort de sa politique anti-algérienne et pro-islamiste puisque les intégristes terroristes sont en train de monter au niveau du royaume. Ils sont encouragés en cela par l'absence de liberté et l'injustice sociale qui règnent dans ce pays. Le processus de normalisation entre les deux pays devait être finalisé dès la fin du mois passé. Il a été retardé, croit-on savoir, par les graves rebondissements intervenus dans l'affaire du Sahara occidental. Cette information, il faut le croire, annonce le début de la détente entre les deux pays. Elle suggère également la relance du processus d'édification de l'UMA, bloqué depuis plus de deux années à la suite du report à une date indéterminée du sommet d'Alger. C'est le Maroc, une nouvelle fois, qui se trouvait derrière ce blocage dénoncé par l'ensemble des capitales mondiales. La visite officielle de Belkhadem au Maroc a permis de dégeler quelque peu les relations entre les deux pays. Elle a également été l'occasion de transmettre officiellement une invitation au chef du gouvernement marocain, Driss Jettou qui a accepté mais qui n'en a pas encore fixé la date. Celle-ci ne devrait pas tarder à se faire, croit-on savoir. Elle annoncerait le sommet entre les deux chefs d'Etat. Reste quand même à attendre pour voir sur quoi va déboucher la prochaine réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental pour être définitivement fixé sur le sort de ce peuple, mais aussi sur l'avenir des relations entre les deux pays ainsi que sur l'UMA. Nous y reviendrons...