En état d'hibernation prolongé, ils optent pour le wait and see. La profonde léthargie qui caractérisait les formations politiques nationales, tous camps confondus, vient de d'être allégrement secouée par l'initiative du Président de la République de nommer une nouvelle équipe gouvernementale avec à sa tête l'emblématique et revenant Ahmed Ouyahia. Au lendemain de la conférence de presse de Ali Benflis, dans laquelle il a expliqué les conditions de sa mise à l'écart, les partis politiques semblent confinés dans un attentisme qui n'exprime pas tous les enjeux de cette accélération de l'évolution de la situation politique nationale. Premier concerné et contacté, le RND, dont est issu le nouveau Chef du gouvernement, et par la voix de M.Abdelkader Malki, on déclare ouvertement qu'«on ne peut être que content de la nomination de notre secrétaire général comme Chef du gouvernement». Mais à la question de savoir ce que pensent les responsables de ce parti au sujet des déclarations du secrétaire général du FLN (tenues dans sa conférence de presse d'avant-hier), selon lesquelles la nomination du nouveau Chef du gouvernement «qui n'appartient pas à la formation politique qui détient la majorité» à l'APN «constitue un fait inédit», et si cela pourrait constituer un quelconque blocage au sein de cette institution à l'action du nouveau Chef du gouvernement, M.Malki, s'est référé au passé en estimant que «dans la précédente majorité, nous détenions la majorité, mais nous ne gouvernions pas seuls», ajoutant qu' en cas d'éventuels blocages, «le Président de la République fera jouer ses prérogatives et pourra dissoudre l'Assemblée, ce que nous ne souhaitons pas». Au Parti des travailleurs (PT), de Louisa Hanoune, on reste encore prudent, car pas encore en possession de tous les éléments d'appréciation de la décision du chef de l'Etat. M.Karim Labcheri, membre du comité central de cette formation, nous a indiqué qu'«à l'heure actuelle nous ne connaissons pas tous les tenants et aboutissants de cette décision». «Mais le peuple algérien doit savoir de quoi il en retourne». Selon lui, sa formation politique «juge les programmes politiques et non les hommes». Au MSP, qui a rendu public hier un communiqué signé par le vice-président du mouvement, M.Farid Habaz, le ton est mesuré, respectueux de la «légalité constitutionnelle» et surtout prônant «l'enracinement de la culture de l'Etat». Curieusement ce sont les partis dits petits, à l'instar de l'AHD 54 et de l' UDL, qui ont fait les déclarations les plus virulentes peut-être parce qu'ils n'ont rien à perdre dans les enjeux de l'implacable bataille de titans qui s'annonce pour la présidentielle du printemps 2004.