L´instinct grégaire de l´homme l´a toujours poussé à se grouper en des agglomérations de plus en plus importantes: de hameau en village, de bourg en ville jusqu´à la mégapole...Nomade, il privilégiait la sécurité au- dessus de toute considération. Sédentaire, il privilégiera l´intérêt économique sans négliger pour autant l´aspect sécuritaire qui demeure dans toute société primitive le premier souci. Tout d´abord, c´est le point d´eau qui décide de l´existence d´un groupement humain. Cet élément, vital et rare sous nos latitudes, demeure essentiel: l´homme dépense des trésors d´énergie et d´ingéniosité pour trouver l´eau. Souvent, on l´amène de très loin pour satisfaire les besoins d´une population sans cesse croissante. La disparition de l´eau conduit à la disparition du groupement humain: on a vu ainsi des régions désertées sous l´effet d´une sécheresse persistante qui a asséché les sources. Le deuxième facteur, tout aussi important, est l´activité économique : les ressources animales, végétales, agricoles, les activités minières, industrielles et commerciales assurent le développement du groupement humain. On a vu ainsi des villes pousser comme des champignons dans la fièvre de la ruée vers l´or, puis devenir des cités habitées par les fantômes et balayées par les vents dès que le filon est épuisé. Mais la prospérité d´une ville est, avant tout, assurée par le commerce : un centre d´échange de biens de consommation est voué à un enrichissement certain dès lors que les conditions de son développement sont assurées. La ville doit être un port et doit posséder une ouverture sur l´intérieur et l´extérieur du pays. Quand la ville ne peut pas être un port, et c´est le cas de Boughezoul, elle doit se situer au centre de toutes les communications: elle doit être servie par un réseau très dense de voies de communication. Non seulement elle doit bénéficier de tous les modes de transport : train, avion, voiture mais également le passage d´une voie ferrée, la construction d´un aéroport et la réalisation de routes parallèles et perpendiculaires qui sont les conditions nécessaires à son développement. Il y a aussi l´activité économique: le déplacement des institutions politiques et administratives vont attirer des activités périphériques importantes. Les nouvelles technologies de communication seront intégrées plus facilement dans un espace nouveau, vierge des errements de l´Histoire. Evidemment, comme l´ont fait certaines nations, construire une nouvelle ville c´est d´abord, prévoir de très larges rues, droites au maximum, avec des carrefours aussi vastes que les Champs-Elysées. Le respect des règles architecturales, respect des plans de masse et des règles urbanistiques, doit être le credo des autorités. Chaque quartier doit avoir une personnalité propre. Tous les équipements de base nécessaires à une cité moderne doivent être prévus: écoles, lycée, cliniques, commissariat, centres des affaires, banques, jardins publics, fontaines publiques, mosquées, théâtre, cinémas, monuments et tout ce qui peut donner une personnalité originale à cette nouvelle cité. Bannir toute construction illicite, toute habitation précaire. Le bidonville doit relever de la science-fiction surtout si une ceinture verte protège la nouvelle cité des vents de sable. Prévoir aussi des centrales d´énergie renouvelable (éolienne, plaques photovoltaïques...). Ainsi, le rêve d´Alphonse Allais serait réalisé: construire des villes à la campagne! Vite! tant que la cagnotte est là!