C´est comme si les Algériens n´avaient pas d´autres chats à fouetter. Les sujets de mécontentement sont nombreux, et il faudrait faire le tour des guichets de toutes les institutions du pays, administrations chargées en réalité de résoudre les problèmes des citoyens, pour en faire l´inventaire. Alors, choisir l´été quand la moitié de la population est en vacances ou est en train de chercher un produit de substitution à la pomme de terre devenue trop chère, on a préféré en ce temps de canicule, se pencher sur un texte électoral dont l´électorat s´en bat l´oeil lui-même et s´en f...comme de l´an 40: il n´y a qu´à se référer à la massive abstention du 17 mai. L´électeur potentiel a d´autres soucis...Mais si l´on devait classer les soucis de nos concitoyens, on peut aisément les situer, quel que soit leur âge, autour des questions de visa, de logement ou d´emploi, que ce soit pour eux ou pour leur progéniture. Il est évident que dans la frange consultée ne figurent pas les gens de la jet-set, qu´ils soient issus de la famille pré-révolutionnaire ou de la ligue des importateurs patentés qui sont chargés de recueillir les fruits de la rente pétrolière après avoir jeté, sous forme de dinars dévalués, de la poudre aux yeux des concernés par le sondage. Une fois les problèmes socio-économiques abordés, il arrive qu´émerge ici et là une question relative au mariage, à sa consistance, à sa durée et à ses conséquences sur le comportement des consommateurs. L´été arrivant, les salles de spectacle moins nombreuses que l´année passée, les candidats aux noces avec tambour et trompette sont bien embêtés pour trouver le lieu où exposer leurs épousailles. Mais cela ne turlupine pas pour autant ceux qui savent que le célibat est une garantie pour la liberté d´action. Mais comme l´été est souvent synonyme de sécheresse, l´Algérien moyen n´est pas tourmenté par les nuages qui s´accumulent sur le ciel de notre pays (à cause de la dépression sur la mer du Nord) et n´est pas rassuré pour autant par les déclarations de Sellal, qui affirme, à qui veut bien l´entendre, que les barrages sont pleins à craquer. Etant habitués à ce genre de déclaration, les citoyens avisés ont vite fait de contrôler leurs citernes, sachant qu´il pleut toujours où c´est mouillé (la preuve, c´est que l´Angleterre ne sait plus où mettre l´eau qui lui tombe sur la tête!) et que s´il est des barrages comme la Banque d´Algérie, les Algériens ont de quoi s´inquiéter: l´accumulation de réserves en devises n´a pas augmenté le capital d´espoir détenu par les habitants du Polygone étoilé, ni tari les sources des demandeurs de visa. Alors qu´il pleuve à torrents, des chats, des cordes, des hallebardes, que les unités de dessalement poussent comme des champignons ou plus rapidement que les logements Aadl, il y aura toujours des coupures d´eau dans les quartiers défavorisés, ou dans les immeubles défavorisés sis au milieu de quartiers huppés...C´est la loi de la distribution des produits de la nature! Or, le parti qui (re)trouvera grâce aux yeux du citoyen sera celui qui (ne se contentera pas de proposer...) saura résoudre (sans avoir à passer 45 ans pour cela) ces menus problèmes qui gâchent la vie quotidienne. Il ne faut pas oublier le postulat: l´homme est né pour être heureux. [email protected]