Détention, usage et commercialisation de stups: tels sont les délits qu´auraient commis Mohammed A. et Abdel Halim I., les deux clients de Maître Oukid et Maître Morsli. Leïla Fellouh, la juge va permettre à l´assistance de «voguer» dans le monde de la came en posant de bonnes questions. Notamment pour ce qui est de l´usage de la came et leur statut de délinquants primaires à cause de ces trois maudites inculpations. Vigilante, Djamila Benkhettou va effectuer les demandes de prison ferme prévues par la loi. Maître Mustapha Oukid, plaide le premier, autour de Aggoun ramené à la barre en qualité de témoin: «Et paradoxalement, cet Aggoun n´a rien vu, rien entendu à propos de ces deux inculpés. Ce qu´il a déclaré sur les auteurs de ces trois délits n´a rien à voir avec ces deux pauvres bougres», s´est écrié l´avocat qui a même rappelé à la présidente que même la fouille corporelle n´a rien donné. La came avait été trouvée sous un véhicule. «Et c´est précisément cet indicateur qui aurait pu être l´auteur de cette cache, ayant un compte à régler avec ces deux détenus qui ont nié avec force les faits qui leur sont reprochés parce qu´ils avaient sur eux la malheureuse somme de deux mille cinq cents dinars, eux qu´on a soustraits à leur boulot quotidien, à savoir revendeur de fruits et légumes ambulants. La relaxe est vivement réclamée tout comme Maître Amine Morsli mettra beaucoup de temps à démontrer à la juge que la procédure de la police judiciaire a été inefficace, car les vrais "dealers" (dix grammes) sont ailleurs.» Personne, du côté policier n´a réussi à confondre les deux inculpés. Il n´y a pas un seul centième de gramme de preuve matérielle ni encore d´une quelconque inculpation dirigée contre eux. Maître Nadia Berriche suit les débats avec beaucoup d´à propos et elle a presque deviné que cette affaire frise la fiction, à entendre les plaidoiries de ces deux défenseurs qui se sont déplacés au tribunal de Boufarik pour expliquer en long et en large les éléments de la police judiciaire qui ont trouvé la drogue sous une voiture garée non loin des deux inculpés, soit en lui-même, un fait qui sent le piège, la délation, en trois mots: «Le règlement de comptes sales.» Par ailleurs, les deux avocats s´étaient évertués, chacun dans le style qui lui est propre à mener Fellouh, cette vigilante présidente sur le terrain de la véracité de leurs versions celles des justiciables qui ont, semble-t-il, dit la vérité à propos de la commercialisation de came. D´ailleurs, Maître Morsli, tout comme son aîné maître Oukid a supplié le tribunal de ne pas marcher sur les traces de la représentante du ministère public Djamila Benkhettou qui avait automatiquement réclamé les demandes les plus dures de la journée: «Le maximum de la peine.» Et cela a suffi pour que cette turbulente parquetière ne se dérange point pour effectuer une sèche mise au point, juste de quoi rétablir le bras de la balance, symbole d´une justice aveugle pour les uns, bancale pour d´autres, humiliante pour une grosse masse des justiciables et des points d´interrogation, à l´encontre de ceux à qui la justice a ouvert les bras et contentés avec beaucoup de bonheur! Car, mon Dieu, ce n´est pas ce mardi que ceux qui ont eu gain de cause devant dame justice, viennent crier du haut des toits des juridictions, en plein chantier de rénovation; nous pensons à Hussein-Dey, Bir Mourad Raïs, Bab El Oued et El Harrach. Fellah annonce le verdict pour le 24 mars 2008, verdict sur lequel nous reviendrons après le 27 mars 2008.