Dans un souci d´apaisement, M.Chakib Khelil, qui a en charge nos principales ressources financières, fait des efforts surhumains pour trouver les arguments capables de nous rassurer, pour l´immédiat. Hallucinant! Incroyable mais vrai, l´informel détient 70% de notre production de viande blanche! C´est le président de l´association des éleveurs de cette filière qui l´a révélé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Comment s´étonner alors que les prix du poulet et des oeufs valsent au gré de la musique des trabendistes? Il faut arrêter de chercher les causes de l´envolée récente du prix de l´oeuf et de la poule. Comme il n´y a rien à espérer d´un quelconque secours des pouvoirs publics. Ainsi, nous sommes otages du marché noir qui agit à sa guise sur notre couffin et notre assiette. Plus grave encore, ces 70% des poulets mis sur le marché passent donc par les abattoirs clandestins. Sans contrôle vétérinaire. Des abattoirs à l´hygiène plus que douteuse, selon ce même président des éleveurs. Et dire que nous achetons à prix fort et mangeons, en toute innocence, ces produits de tous les dangers pour notre santé. On ne peut croire que le ministère du Commerce ne soit pas au courant d´une telle énormité. Pourtant cela n´a pas l´air de l´émouvoir outre mesure. Le ministre se contente de répéter, comme un disque rayé, les «vertus» de la loi de l´offre et de la demande. Sans précision sur la nature de cette offre. Un ministère qui déclare ainsi son impuissance à agir et à réguler un marché, pose un problème de simple bon sens: à quoi sert-il? On a beau retourner dans tous les sens les possibles activités assumées par ce département, il est difficile de les aligner. Pas de mercuriale (indexation des prix des fruits et légumes). La contrefaçon fait des ravages. Même les négociations avec l´OMC sont au point mort. Le contrôle de la qualité et des prix ne produit aucun effet palpable sur le panier de la ménagère. C´est à se demander s´il ne serait pas mieux de faire l´économie d´un tel service public inopérant? Qui plus est, en période de crise financière et économique aiguë. Il ne faut pas que le ministère du Commerce se sente seul à faire de telles «prouesses». Il y a bien d´autres départements ministériels qui «roulent à fonds perdus». Le Premier ministre devrait, dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, songer à faire des coupes drastiques dans la composante gouvernementale. Histoire de garder quelques sous qui ne seront pas de trop en ces temps de récession mondiale. Que de fois n´avons-nous pas abordé le problème crucial de notre sécurité alimentaire. Un problème dont on ne perçoit aucun signe de règlement. Nous importons de plus en plus alors que nos moyens d´en régler la facture sont condamnés, à terme, à être de plus en plus faibles. Il n´est pas dans nos intentions de verser dans la panique, mais force est de constater que la réalité ne pousse pas à l´optimisme. Dans un souci d´apaisement, M.Chakib Khelil, qui a en charge nos principales ressources financières, fait certes des efforts surhumains pour trouver les arguments capables de nous rassurer pour l´immédiat en se gardant, toutefois, de s´appesantir sur le moyen et le long termes qui seront inévitablement ceux «des vaches maigres». Pour ne pas dire plus. Ce plus que les observateurs avertis tirent de la toute récente mission de notre ministre des Transports à Tunis où il a exhorté l´Europe à participer plus dans le financement des réalisations des infrastructures en cours dans notre pays comme l´autoroute Est-Ouest, le métro d´Alger, le réseau ferroviaire, etc. sous peine, dit-il, de les voir faire face à de grandes difficultés. Ce sont là deux options dont le choix est extrêmement difficile à faire. Entre rassurer comme on le ferait avec des «enfants gâtés» qui, comme tel, n´auront pas de toute façon le «sursaut de dignité» pour être d´une quelconque aide à la solution ou leur dire la vérité crûment pour tenter «l´électrochoc» qui, peut-être, les fera sortir de la léthargie qui les empêche de se mettre au travail. Il est vrai que c´est le contexte géopolitique mondial qui détermine ce choix. Et il est présentement d´une rare complexité. Nous nous abstiendrons donc d´y rajouter! ([email protected])