ce trafic dure depuis des années dans une indifférence totale. Incroyable, mais vrai. Le trafic des pièces archéologiques pillées du Sud algérien aurait atteint son paroxysme, au point que ces pièces sont vendues sur un site spécialement conçu pour receler des biens historiques algériens. Cette révélation a été faite hier par les producteurs d'un film sur l'histoire archéologique du Sahara algérien lors d'une conférence de presse animée à l'hôtel Mercure d'Alger. La vente électronique, qui garantit l'anonymat des clients généralement des riches amateurs, se déroule au su et au vu des autorités algériennes qui semblent à peine réveillées d'un long sommeil, puisque ce trafic dure depuis des années dans une indifférence totale. Des centaines de biens archéologiques pillés sont exposés sur ce site et dont certains portent la mention «vendu». Des têtes de flèche datant de la première période glacière, 20.000 ans avant notre ère est proposée à 35.000 dollars. Cela donne une idée sur les clients de ces réseaux visiblement bien puissants organisés et qui jouissent surtout d'une complicité à l'intérieur du pays. Les auteurs de cette révélation ne se sont pas arrêtés là. Ils ont appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour stopper cette hémorragie qui frappe le plus grand musée à ciel ouvert. Ces révélations ont été faites dans le cadre de la pré-sentation par Michael Bonnello et Guy Williams, de la société Adams Picture Box, ainsi que Boualem Aïssaoui, le patron de CIM Audiovisuel, d'un projet colossal, d'un film sur le patrimoine historique algérien à travers les pièces archéologiques. Il s'agit d'un film intitulé Lesser gods of Sahara (les moindres dieux du Sahara) qui retrace l'histoire de l'expédition qui a fait connaître les peintures rupestres au monde entier dans les années 50. La deuxième partie du film sera une enquête journalistique à la recherche des pièces pillées qui ont échoué dans les musées privés. Le présentateur de ce film, destiné à la chaîne américaine National Geographic, n'est autre que le professeur Jerrémy Keenan, auteur de Sahara man Traveling with Touareg. Ce professeur, reconnu mondialement ayant passé une bonne partie de sa vie dans la recherche dans la région, est une véritable encyclopédie de l'histoire de la région. Il pourra énormément aider à établir un répertoire scientifique sur les objets, les sites archéologiques, et même les biens culturels pillés par ces réseaux qui prospèrent dans une indifférence assassine.