«Pour parler de la guerre, il n´y a que des larmes.» Henriqueta Lisboa extrait de Un poète s´en fut en guerre Etre correspondant de guerre est le métier le plus dangereux dans le monde de la presse. Faire des reportages dans le feu de l´action sur un terrain de guerre, peut s´avérer la période la plus excitante dans la carrière d´un journaliste. A Ghaza, personne n´est à l´abri, même les correspondants occidentaux permanents, comme c´est le cas pour la BBC, CNN ou encore les grands networks américains, MBC ou ABC. Pour couvrir le conflit à Ghaza, il y a deux catégories de correspondants: ceux des chaînes satellitaires arabes, qui sont autorisés à travailler en toute liberté, et ceux qui sont interdits de territoire et même d´expression, comme les journalistes palestiniens et les représentants des chaînes de télévision iraniennes dans cette région. La chaîne de télévision la plus présente en force, reste sans nul doute la plus respectée et la plus redoutée par les autorités israéliennes: Al Jazeera. La télévision privée qatarie possède le plus grand nombre de correspondants de presse pour une seule chaîne de télévision à travers le monde: plus de 80 correspondants...permanents. Elle possède à Ghaza une équipe très renforcée, avec plus de 20 personnes et au moins 3 présentateurs vedettes dans la zone de guerre. En plus des correspondants dans les territoires occupés de Cisjordanie et même en Israël. L´Etat hébreu, autorise la présence des correspondants des chaînes de télévision arabes à couvrir des événements sur ses territoires. L´inverse est presque impossible dans certains pays arabes pour les correspondants des chaînes de télévision israéliennes. Mais pour être accrédité dans cette zone de guerre, il faut montrer patte blanche. Il faut être originaire d´un pays qui possède déjà des relations diplomatiques avec Israël, comme l´Egypte et la Jordanie, et à un degré moindre, le Liban. Al Jazeera emploie également des correspondants libanais et syriens qui ont des passeports canadiens ou même américains, ce qui les protège en cas d´arrestation. Les journalistes palestiniens qui ont des passeports israéliens sont également autorisés, alors que les journalistes palestiniens qui possèdent des passeports de réfugiés dits d´Oslo, ne sont pas autorisés à entrer en Israël. L´Algérie, qui ne possède pas de relations diplomatiques avec Israël, n´autorise pas ses journalistes à entrer en Israël et, parfois, dans les territoires occupés surveillés par l´armée israélienne. Ce qui explique l´emploi de Palestiniens dans l´équipe de l´Entv. L´assistant cameraman de l´Entv tué à Ghaza est ainsi d´origine palestinienne. Il est mort pour que l´Algérie ait l´image et le son réels de ce territoire coupé du monde. C´est Hamraoui Habib Chawki qui avait donné l´accord de recruter Wissam Abou Zeïd comme correspondant permanent de l´Entv en Palestine, et cela pour renforcer la présence de la chaîne de télévision algérienne A3 dans cette région dominée par les télévisions arabes et occidentales. Mais la première chaîne de télévision algérienne à recruter un correspondant à Ghaza a été Khalifa TV, avec la Palestinienne, Rachida Abou Chaouch. Celle-ci faisait des reportages sur la région aussi bien pour Khalifa TV que pour Algerian TV (ex-Canal Algérie). [email protected]