Est-il prouvé que lorsqu´une frangine divorce, son frère paie les pots cassés? Ce pauvre beau-frère a vécu un enfer: celui d´une inculpation... Quatre mois de séparation: le temps d´élaborer un plan diabolique à l´encontre de l´époux qui voulait récupérer sa moitié à tout prix. «Notre fille doit quitter son mari, quel qu´en soit le prix, ou quel que soit le prix...», auraient dit les membres de la famille de madame. A l´audience, l´inculpé de vol avait été accablé par les deux témoins, gardiens de la cité où réside la victime, i-e- l´époux dévalisé cambriolé de tout ce qui lui était cher et ce, à son insu. Plus de cent millions de centimes, tel est le montant du préjudice outre celui moral, surtout que la violation de domicile a bien eu lieu avec les clés de madame. Maître Labidi Senoussi, venu au secours de son client inculpé, va jouer un bon bout de temps sur les deux témoignages, accablants certes, mais totalement contradictoires. Il relèvera devant une Bahia-Allallou-Tabi, cette juge qui n´aime pas que l´on s´étale trop devant tant d´évidence, que si le premier gardien a vu l´inculpé avec sa soeur dans la voiture, le second n´a vu que l´inculpé entrer, rester dans le domicile une trentaines de minutes et en sortir seul. «Vous avez, Madame la présidente, un cas d´espèce, qui devrait vous montrer le chemin à suivre dans ce dossier et j´irai plus loin si vous permettez», ajoute le brillant élève de Maître Djamel Boulefrad, le talentueux défenseur de Blida, avant de prendre d´assaut le premier témoignage en ces termes: «La défense a apprécié votre dialogue avec le premier témoin qui ne savait pas ce qu´il y avait à l´intérieur du véhicule: des valises ou des cartons. C´est dire la crédibilité de tels propos dans un dossier où cet inculpé qui se trouve être le propre beau-frère de la victime, un grand frustré d´avoir perdu en cours de route son épouse et qui s´est trop étalé sur le contentieux avec la belle-famille pour justifier le vol dont il aurait été victime», avait marmonné Maître Senoussi qui n´a eu de cesse de réclamer une relaxe «même pas au bénéfice du doute» conclura-t-il avec une grimace qui était au départ un sourire. L´avocat de l´inculpé avait souri et grimacé pendant les dix-sept minutes, durant lesquelles, la victime, la cinquantaine, était en train de relater les relations tendues entre son épouse, retenue, selon elle, par ses parents «qui ne peuvent pas me gober et rien que pour cela, ils ont juré ma perte. Cent vingt jours où je me suis retrouvé seul, luttant contre ces forces du mal qui retenaient ma femme qui n´a pas eu l´opportunité de dire son mot», avait-elle expliqué. La victime, en l´occurrence l´époux malmené, s´était longuement expliqué, surtout que Tabi, en présidente avisée, avait posé des questions sortant d´une bouche d´une épouse épanouie et d´une mère de famille heureuse et c´était visible à douze mètres du banc où nous bossions. La magistrate avait deviné les tenants et aboutissants de ce dossier, surtout après les témoignages abordés plus haut et que Maître Senoussi avait démontés un à un. C´est pourquoi, le verdict prononcé à l´issue d´une courte mise en examen. Une semaine avait redonné des couleurs à l´inculpé relaxé et un gros sourire à son avocat, Maître El Hadi Senoussi qui reviendra sur la ville des Roses sans aucune épine entre les phalanges.