«Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu´il pense vraiment de son journal. Dans son journal.» Guy Bedos, Extrait de Journal d´un mégalo «Une équipe de reportage de TF1 interpellée par la police à Médéa», l´information publiée par un site Internet, a fait le tour des agences internationales du monde. Mais il était important de savoir comment travaillent ces reporters français en Algérie, qui sous couvert de l´élection présidentielle profitent pour confectionner d´autres sujets pour lesquels ils ne sont pas accrédités. C´est le cas de l´équipe de ARTE, invitée par le ministère des Travaux publics à faire un reportage sur l´autoroute Est-Ouest, symbole de développement et de l´ouverture de l´Algérie, a fini par faire des reportages sur la mal-vie des jeunes Algériens et les harraga. L´équipe de ARTE n´avait d´ autorisation de circulation qu´entre la wilaya d´Alger et Constantine. Voulant se rendre à Annaba, port de départ des candidats à l´émigration clandestine, elle fut empêchée par l´escorte qui l´accompagna. Résultat, ARTE présenta un reportage de 26 mn très négatif pour l´image de l´Algérie, montrant un pays fermé, à l´image de la Corée du Nord ou de Cuba. Le ministre des Travaux publics a dû voir rouge en découvrant que ce reportage qui devait porter sur son projet, critique la machine de développement en marche de l´Algérie. Cette attitude déloyale et contraire à la déontologie des reporters étrangers et plus particulièrement français, ne date pas d´aujourd´hui. Ils ont toujours utilisé des autorisations pour couvrir des élections pour faire des reportages sur des sujets autres, qui dénaturent souvent la réalité du terrain. Ce qui irrita sérieusement les autorités locales au point de refuser le visa à de nombreux journalistes souhaitant venir en Algérie pour faire des reportages. D´ailleurs, en dehors des élections, les reporters, européens surtout, ont du mal à décrocher des visas ou des autorisations pour faire des reportages. Ce qui a conduit de nombreuses chaînes de télévision à recruter des journalistes algériens locaux installés en Algérie. C´est le cas de Lotfi Bouchichi qui, à l´origine, est cameramen, accrédité comme correspondant de TF1 en Algérie, alors qu´il ne fait qu´envoyer des images des actualités algériennes. Seuls les correspondants algériens des chaînes arabes commentent les sujets avec image et voix à l´appui. C´est le cas, notamment de Harzallah pour MBC ou Fouad Seboutta pour El Houra. Contrairement aux journalistes algériens travaillant pour les chaînes arabes, qui réalisent leur propre sujet sans les directives de leur maison-mère, les correspondants étrangers ont toujours besoin d´un correspondant local pour leur préparer le terrain et fixer les RDV. Et souvent, le sujet est retraité par les rédacteurs en chef de la maison-mère. Ainsi, les reporters européens sont moins libres dans le traitement de leur sujet que les journalistes algériens de chaînes arabes. D´ailleurs, ces derniers envoient souvent leurs sujets en PAD (prêt à diffuser) via le Nodal du siège de la Télévision algérienne, offrant même à l´Algérie une source de devises car la direction de la TDA doit réserver la location du signal pour l´envoi satellite. Or, les reportages réalisés pour le compte de ARTE, France Télévisions ou TF1, sont envoyés par colis, en avion, plutôt que par satellite pour éviter que la Télévision algérienne ne découvre leur sujet. D´ailleurs, la virée de l´équipe de TF1 a été programmée dans le but de faire un reportage sur l´amnistie générale. [email protected]