L´affaire Belhous n´a pas fini de soulever des interrogations, des vagues, des questions en attendant de sèches réponses de la justice, depuis la verte Rouiba. Lyazid Belhous, cet entrepreneur, chargé d´études, ingénieur d´Etat en génie civil a comparu mardi, à deux reprises, en qualité d´inculpé. Face à la présidente de la section correctionnelle de Rouiba (Boumerdès), Belhous solidement encadré par Maître Ouahiba Djaâfri et Maître Mourad Amrich ses deux conseils, s´avançe à la barre. La première affaire qui a vu la victime de menaces de mort, d´insultes et d´injures, reprendre les termes de sa plainte et les propos rapportés le 25 novembre 2008, allait rester au stade d´un léger interrogatoire, la juge ayant choisi de dédramatiser la «chose» et ce, lorsqu´elle a vu la tête d´une victime de hogra, en l´occurrence...l´inculpé qu´accompagnent des yeux ses deux frères aînés, sa soeur et son épouse venus en soutien, à défaut de...témoigner autour de cette sombre affaire qui se serait déroulée devant le domicile de Belhous, cet ingénieur d´Etat jalousé pour être en plus, un entrepreneur qui réussit sa vie en toute honnêteté et en toute transparence. D´ailleurs, il faudra de suite rendre un hommage appuyé à cette Safia Kellil, la juge du mardi qui a l´art - qui ne court pas les salles d´audience - de savoir écouter et de laisser les parties s´exprimer librement à condition de ne pas aller sur le mur des dérapages inacceptables par n´importe quel magistrat qui se respecte et qui respecte les autres... «Bon, les témoins n´ayant pas répondu, le tribunal décide d´aller au fond. Belhous, que s´est-il passé entre vous et la victime?», dicte presque la juge. «Madame la présidente, laissez-moi vous dire tout simplement que c´est moi la victime de hogra. Le fils de ce monsieur qui se plaint de moi ce jour, lui, sait ce qui m´est arrivé. J´ai été agressé, insulté ainsi que ma nièce et mon épouse. C´est horrible ce qui m´est arrivé. Mais, ayant une confiance en la justice de mon pays, j´attends justement qu´elle se prononce loin des pressions et des honteuses manoeuvres.» Voilà ce qu´ils avaient déclaré le premier mardi autour des insultes, des injures et des menaces de mort. Le mardi suivant, les deux adversaires étaient de nouveau à la barre et ne manquaient que les deux fameux témoins dont Maître Ouahiba Djaâfri et Maître Mourad Amrich, les deux avocats de Belhous, avaient exigé «respectueusement» la présence «juste pour les confondre dans le faux témoignage ou le mensonge de la victime». «Madame la présidente, de deux choses l´une: ou la victime dit la vérité lorsqu´elle avait déclaré avoir à ses côtés le témoin au moment où Belhous avait insulté, injurié et menacé de mort ou le témoin avait entendu ces propos et les menaces de mort depuis son balcon et c´est là où se situe le faux témoignage», avaient martelé, tour à tour les deux défenseurs. Il est vrai que Kellil et Kerbel, la présidente et le représentant du ministère public, étaient décidés à en finir avec ce dossier qui n´a que trop pris de temps, au tribunal, un tribunal pris dans la crainte d´un autre coup de tonnerre parvenu du tribunal de Bordj Menaïel où la «griffe d´acier» de Bacha, ce valeureux et courageux procureur général avait frappé un grand coup contre le laxisme, le laisser-aller et autres défaillances qui ont noyé la juridiction d´où avait échappé la magnifique Djamila Chabane, cette présidente du tribunal qui n´a rien à se reprocher car, elle était entrée dans le merveilleux monde de la magistrature par vocation, par amour pour son papa et l´Algérie. Pour clore le chapitre III Belhous, le verdict a été mis en examen pour le 12 mai 2009. En attendant, Belhous attend la fatidique journée du 5 juin 2009 où une autre histoire de coups et blessures réciproques va défiler devant une autre présidente que Kellil.