«Les meilleurs compliments sont toujours les plus courts.» G. Lafenestre Extrait de Un festival d´artistes Ce que nous avons écrit hier se confirme aujourd´hui. Une journaliste algérienne, envoyée à Cannes pour effectuer une formation au CFJ et qui a eu droit à la Une d´un quotidien, a commis deux erreurs impardonnables. La première était de confondre entre cinéastes et vidéastes. Elle a présenté des réalisateurs de courts métrages comme étant des cinéastes à part entière, alors qu´ils sont en réalité des vidéastes (des réalisateurs ayant fait des films en vidéo) et qui n´ont jamais fait de films en format pellicule, autrement dit, pas des cinéastes. Les films tournés en vidéo ne sont pas acceptés au Festival de Cannes. Seul Khaled Benaïssa et son court métrage Sektou peut prétendre au titre de «cinéaste» parce que son film a été tourné en super 16 gonflé en 35 mm grâce au soutien du ministère de la Culture. Pauvre cinéma algérien où des jeunes vidéastes algériens se présentent comme les dignes représentants du cinéma algérien dans une fête internationale de cinéma. Un cinéma algérien SDF qui n´a même pas eu droit à un stand ou un espace digne de sa réputation. L´Algérie, qui est le seul pays arabe à avoir décroché la Palme d´Or en 1975 et le premier pays arabe et africain à avoir décroché le prix, a été reléguée à un pays à la recherche d´une place au chaud dans un environnement cinématographique où il n´y a pas de place à la médiocrité. Et pourtant, l´Algérie a les fonds nécessaires pour louer au moins un stand pour présenter les meilleurs films du cinéma algérien, comme l´ont fait si bien nos voisins marocains et tunisiens. Mais on avait oublié que l´Algérie ne dispose plus d´entreprises cinématographiques puissantes et respectées, comme ce fut le cas dans les années 1970 avec l´Oncic, le Caiic ou encore l´Enpa, et même l´Entv qui était présente chaque année au MIP TV (Marché international de la télévision) grâce au travail de son responsable de département extérieur, Lyès Benaribi, est absente cette année. L´Algérie n´a pas de représentativité étatique comme le CMC (Centre marocain du cinéma) au Maroc ou le CNC en France, ou privé comme la Fox, la Gaumont ou Ciby 2000. La deuxième erreur de notre consoeur c´est d´avoir publié les interviews de jeunes réalisateurs algériens présents à Cannes. A quoi bon alors aller jusqu´à Cannes pour faire parler des réalisateurs qui vivent à Alger, alors qu´il aurait été préférable de faire des interviews avec des cinéastes étrangers ou même Algériens vivant en France. Nassim Amaouche, le seul représentant algérien en compétition à Cannes, n´a pas été approché par les journalistes algériens. A Cannes, le cinéma algérien était absent, orphelin. Aucun des vrais cinéastes qui se sont illustrés durant ces dernières années, à l´exemple de Merzak Allouache, Nadir Moknèche, Amor Hakar ou même Lyès Salem, n´étaient invités à représenter le cinéma algérien à Cannes. Seul Lakhdar Hamina a gardé la tête haute du cinéma algérien à la Croisette. Il sera le seul représentant du cinéma algérien à la cérémonie de clôture. Les faux vrais cinéastes sont déjà retournés à Alger. [email protected]