Une génération nouvelle de cinéastes émerge sur la scène cinématographique algérienne avec un autre moyen d'expression: les courts métrages. En Algérie, des scénaristes et des réalisateurs naissent dans des conditions peu propices, mais ils arrivent à émerger et peuvent prouver leurs capacités pour peu qu'on mette des moyens à leur disposition. Ces dernières années, une nouvelle génération de cinéastes voit le jour. Ces jeunes talents ont bien compris que, faire des longs métrages, cela exige des sommes colossales, alors ils se sont rabattus sur la production des courts métrages. Des oeuvres qui, contrairement aux longs métrages, n'ingurgitent pas des sommes astronomiques. Donc relativement faisables. C'est ainsi que l'Année de l'Algérie en France, l'an dernier, a été l'occasion pour certains jeunes cinéastes algériens d'ici ou de France de faire parler leurs caméras. Dans ce cadre, Djazaïr 2003 a permis à cinq réalisateurs de mettre sur écran leurs idées, grâce à l'opération «5 courts métrages pour l'Algérie 2003», initiée par la chaîne TV5. Ainsi, la France est devenue la mecque des réalisateurs algériens. Au début du mois en cours, une soirée spéciale Algérie a été programmée, en marge du Festival de Clermont-Ferrand, où deux courts métrages algériens étaient en compétition officielle, il s'agit de Rumeur, etc., signé par Mohamed Latrèche et Cousines, du réalisateur Lyes Salem. Mais l'engouement français pour les productions algériennes date déjà de 2002. L'année où le Festival en plein air, Silhouette la deuxième édition, a ouvert ses portes sur les courts métrages algériens. Eleanor Salter, l'initiatrice de cet événement, a déclaré au site Afrik.com que le choix des courts métrages algériens était très dur. «Il y avait beaucoup de documentaires qui traitaient de sujets très durs. Nous avons montré ce côté de la création algérienne, sans oublier que notre festival est pour un grand public. De plus, nous étions limités dans le temps, l'idéal pour nous aurait été des films de 10 minutes. Or, les films algériens étaient en général assez longs. «Echos des stades» d'Abdelkader Ensaad est le plus long (26 mn) mais c'est vraiment un beau film. Je crois qu'avec notre sélection, nous avons réussi à créer un panorama rétrospectif et à présenter au public une diversité de thèmes, de regards et de styles», déclara Eleanor Salter. Pour la qualité des courts métrages, elle a déclaré que les organisateurs ainsi que public ont été particulièrement attirés par La Boîte dans le désert de Brahim Tsaki. «Nous avons projeté «La Boîte dans le désert» de Brahim Tsaki, un film magnifique, très photographique, à la lisière du documentaire, sur le quotidien d'enfants qui fabriquent des jouets à partir de déchets de ferraille. Il n'y a pas de dialogues, pas de musique, c'est filmé dans un village perdu d'Algérie et c'est aussi le seul film produit sur place et qui a marqué le Festival». Rappelons que les courts métrages algériens ont été déjà récompensés dans des manifestations internationales tel que «Jean-Farès» de Lyes Salem, qui a eu le premier prix lors du Festival de Clermont-ferrand en 2002. Bonne chance à tous nos cinéastes et vive le cinéma!