La dictature, c´est "ferme ta gueule"; la démocratie, c´est "cause toujours". Jean-Louis Barrault Très inquiet du résultat de l´élection présidentielle iranienne et la reconduction de Mahmoud Ahmadinejad à la tête de l´Iran, les Etats-Unis ont trouvé une nouvelle arme technologique pour déstabiliser le régime «rigoriste» de Téhéran...l´Internet. Suite aux manifestations qui s´enchaînent depuis le scrutin présidentiel et la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, le pouvoir iranien a rapidement muselé l´opposition. Fermeture de journaux, de sites Internet, blocage de l´envoi de textos...Twitter était donc le seul outil de communication encore accessible aux opposants qui l´utilisent pour se coordonner et témoigner au monde de la répression en cours. Le site de microblogging est l´un des derniers services Web que les autorités iraniennes ne sont pas parvenues à neutraliser. Twitter est alors devenu un outil clé pour la liberté d´expression en Iran. A tel point que le département d´Etat américain serait discrètement intervenu auprès du site pour qu´il annule une opération de maintenance qui devait suspendre le service temporairement. Résultat de cette intervention diplomatique électronique, NTT America, fournisseur de service réseau de Twitter, avait décidé, «en concertation avec son client, de reporter des opérations de maintenance planifiées pour permettre une continuité de service optimale à un moment clé de l´actualité». Ces opérations, initialement prévues à un horaire correspondant à 9h15 mardi matin en Iran, devaient engendrer une interruption du service du premier réseau social de messagerie instantanée pour une durée estimée à 90 minutes. Twitter s´avérant à l´heure actuelle l´un des outils les plus fiables, et encore disponibles à travers des serveurs proxy, pour communiquer vers et depuis l´Iran, NTT America et Twitter ont donc décalé la maintenance du site à 1h30 du matin la nuit dernière, estimant le moment moins critique. Et comme cela ne suffisait pas, Google et Facebook se sont mis au persan, langue parlée par 60 millions d´Iraniens. Le but étant d´offrir de nouveaux moyens d´expression aux opposants. Et de rejoindre Twitter qui a devancé tout le monde...Le vent de liberté et de contestation qui souffle actuellement en Iran a déjà produit une petite révolution dans le monde des réseaux sociaux. C´est la première fois que les Américains utilisent l´Internet pour déstabiliser un régime. Les Américains avaient favorisé dans le passé, les médias, la télévision, puis You Tube et aujourd´hui ils utilisent les réseaux de socialisation. Les Américains avaient fait tomber le communisme à l´Est, les régimes des talibans et Saddam, en finançant des campagnes médiatiques, soutenant des médias et des télévisions créés à partir des pays limitrophes. Ils sont conscients que les armes sont le dernier recours et qu´il existe d´autres méthodes plus efficaces pour faire tomber un régime. Aux Etats-Unis, ils existe plus de 15 télévisions américaines qui s´expriment en persan, pour déstabiliser le régime de Téhéran, mais les Iraniens conscient de la menace ont très vite fait tomber cette stratégie en ouvrant le champ audiovisuel et surtout créant des chaînes de télévision iraniennes s´exprimant en anglais telles que Press-TV. Mais est-il convenable qu´une grande démocratie utilise des moyens électroniques légaux et intermédiaires, pour déstabiliser un pays, qui menace son allié Israël? [email protected]