L'économie souterraine est là, car aucune alternative n'a été proposée. Comment éviter le marché informel qui échappe à toute forme d'impôts? Le ministre du Commerce, Noureddine Boukrouh, dira à ce sujet que «cette économie souterraine a de beaux jours encore à vivre. On ne peut éradiquer ce phénomène par une décision administrative car il faudrait créer une contrepartie. Aucune force n'arrivera à régler cette question pour des raisons simples : il faut créer un marché de l'emploi et une concurrence dans le domaine des prix. C'est à ces seules conditions qu'on arrivera à juguler l'économie parallèle». Mais le ministère du Commerce ne reste pas les bras croisés. Une activité intense se profile à l'horizon pour la formulation de six textes réglementaires dans le domaine des transactions commerciales quotidiennes. Le citoyen a toujours recours à ce phénomène «trabendo» pour faire ses emplettes. Le marché parallèle dit informel «sont ces espaces commerciaux» et non une sphère de production. Ils constituent aujourd'hui une soupape de sûreté au quotidien de ce père de famille. Ainsi, recourir à une politique policière «n'est pas la meilleure solution» déclare M.Boukrouh. Il faut avant tout «enlever les motivations qui entourent cette pratique frauduleuse pour permettre une vision globale afin de mettre sur les rails des mécanismes huilés pour enfin arriver à transformer l'informel en formel», ajoute le ministre. «Six textes en formulation» pour assouplir l'acquisition d'un registre du commerce, sur les prix, la qualité, le contrôle...Toute cette politique traduit le souci du ministère du Commerce à mettre un frein à cette anarchie qui caractérise le marché national aujourd'hui. Cette politique n'est qu'un prolongement de tous les textes votés par le Parlement dans le cadre de l'entrée de l'Algérie, notre pays, à l'OMC. «Tout a été revu de fond en comble afin d'asseoir des mécanismes véritables pour une réelle politique commerciale», dira Boukrouh. Pour le volet relatif à la lutte concernant les prix et la qualité, le ministre du Commerce annoncera qu' «une campagne de sensibilisation sera lancée, au début de cet été, et portera sur la nature des produits dits sensibles». Cette campagne de prévention et «non de répression» évitera sans nul doute les différentes interventions des servi- ces sanitaires enregistrées pour le non-respect de l'hygiène alimentaire. Aujourd'hui, malgré la volonté du ministère du Commerce d'aller de l'avant, il n'en demeure pas moins que la tâche reste rude à cause, notamment, d'un laisser-aller total de la part des pouvoirs publics. La reprise en main du secteur n'est pas chose aisée, mais possible. La politique du commerce suivie par l'actuelle équipe s'inscrit en droite ligne pour éloigner tous les écueils qui engendrent des trafics de tout genre. M.Boukrouh a sollicité du pouvoir «la formation de 1500 universitaires, un par commune, afin de représenter dignement le secteur commercial. Il faut renforcer les brigades de contrôle. Ces dernières ne doivent pas rester au stade de la constatation, mais auront la prise de décision dans le domaine des sanctions qui est aujourd'hui tributaire du pouvoir judiciaire», ajoutera le ministre du Commerce. Finalement, la politique du commerce nationale s'inscrit dans un vaste champ de réformes entreprises par notre pays. L'intégration de notre pays à l'OMC arrivera, sans aucun doute, à éradiquer un nombre important de problèmes néfastes à notre économie. Beaucoup de textes doivent être discutés et entérinés par nos députés et viendront mettre fin à cette situation d'anarchie et de laisser-aller. Dans ce cadre, l'Etat n'aura qu'un rôle de régulateur et non monopolistique. La concurrence, la qualité et la politique des prix seront les seuls paramètres sur le marché. Mais tout cela n'est pas pour demain.