Décidément, la criminalité a pris des proportions alarmantes et la vie humaine est devenue quelque chose qui ne vaut pas cher, surtout quand des intérêts sont en jeu. C'est malheureusement dans ce décor que vivent des millions d'Oranais devenus les victimes impuissantes d'un phénomène qui a tendance à prendre de l'ampleur en l'absence d'une véritable prise en charge de la sécurité urbaine. Pas plus tard que samedi, en pleine place du 1er-Novembre, un crime a été perpétré par deux jeunes au cours d'une rixe qui les opposait à un de leurs camarades de quartier. La victime et ses bourreaux habitent la rue de Philippe, un espace qui fait partie du quartier populeux de Sidi-Lhouari. «Les belligérants» ont entamé une course-poursuite, ont traversé la place du 1er-Novembre armés de sabres avant de terminer leur bagarre par un coup qui a été fatal à la victime en face du bar le Vendôme. Pourtant, aucun élément des services de police présents sur les lieux n'est intervenu. Il y a bien des policiers en faction devant la Maison de la presse et d'autres en face du théâtre Abdelkader-Alloula, mais curieusement, ils ont laissé faire. Les sabres étaient bien visibles, les couteaux qu'exhibaient les jeunes aussi, mais la bagarre est allée à son terme sans que personne intervienne. Cette scène n'est malheureusement pas unique, puisqu'il y a quelques jours, des bandes rivales ont réglé leurs différends à coups de sabre et de machette en plein centre-ville, précisément à la place des Victoires. Certains quartiers de la ville vivent chaque soir avec la peur des cambriolages et autres vols avec violence. Le service des urgences de l'hôpital enregistre quotidiennement l'admission de victimes d'agression et les chiffres enregistrés depuis le début sont éloquents: 3509 victimes dont 20 ont rendu l'âme.