Deux avocats de deux promotions différentes ont cassé la baraque à Chéraga, juridiction qui ne fait pas dans la dentelle... Deux jeunes dont un maçon père d´un enfant, sont poursuivis pour faux et usage de faux. L´achat d´un voiture dont les papiers se sont avérés falsifiés mène à tout et jusqu´en prison. Le premier inculpé qui avait eu la chance d´être prié de dénoncer le ou les faussaires s´était confiné dans un silence bizarre, un silence que l´on rencontre souvent, l´omerta étant la règle d´or des petits maffieux... Bachir Mohammed, 35 ans, s´était dirigé vers le marché de Ouled Fayet en vue d´y acquérir un véhicule «Golf» en ignorant que les papiers étaient falsifiés. En s´adressant au guichet de l´APC de Chéraga en vue d´établir les nombreux papiers, on découvre que les papiers contenaient un nom d´un résident à Dar El Beïda et un autre du côté de Blida. Aucune relation entre le numéro d´immatriculation et l´adresse de la carte grise. Surpris, Bachir M. donne les coordonnées du gus qui avait été l´intermédiaire de la vente de l´auto. Présentés, devant le procureur, ils sont debout face à la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga (cour de Blida). Alors que Saïd.F. avait constitué Maître Abdelkrim Bouchami, Bachir M., lui, avait choisi Maître Khalida Hadj Ammar de Douaouda. Parvenant de la 4e chambre, le dossier avait poursuivi l´avocate à demander, lors de l´instruction, une expertise graphologique et celle des empreintes relevées sur la carte grise. Mon client n´a rien à voir, ni avec le faux, ni avec l´usage de faux, même si ces derniers temps, ce délit règne en maître partout où le chas d´une aiguille est là pour permettre au fil «faux» de passer et s´asseoir sur le trône du méfait. Malheureusement, pour le ministère public, nous n´avons rien qui puisse prouver quoi que ce soit. «Vous êtes le tribunal et n´ignorez pas que vous travaillez autour et sur des preuves. Les déclarations ne suffisent pas», a dit l´avocate, très motivée. Le représentant du ministère public avait réclamé deux ans de prison ferme et une amende. Plaidant en premier, légèrement réservée mais décidée, Maître Khalida Hadj Maâmar avait entrepris de s´accrocher désespérément aux travers de l´instruction: «Une instruction bâclée où les preuves ont lourdement manqué. Le souci aura été d´envoyer ces deux jeunes à la barre, laissant le soin à l´honorable tribunal de trier ce qui est retenable et du reste», s´était écriée cette jeune et ambitieuse avocate brune qui n´a eu de cesse de soutenir du regard son client qui avait perdu de sa superbe après qu´il eut entendu les demandes démoralisantes du parquetier. Elle demanda la relaxe, «le seul verdict à retenir», souffla-t-elle, toujours décidée à gagner la partie. Maître Bouchami pour Saïd F., avait insisté sur le fait que son client n´a jamais vu Bachir. «Nous ne comprenons pas pourquoi le détenu n´a pas voulu aider la justice d´abord et lui-même, en refusant de donner le fil conducteur pour arriver aux faussaires», a dit l´avocat, qui avait en tête le casier judiciaire chargé et donc ne s´attendait pas du tout à un quelconque cadeau du tribunal qui allait effectivement infliger un six mois de prison ferme à son client et un six mois de prison assortis du sursis pour le client de Maître Hadj Ammar, heureuse comme tout de voir Bachir échapper au...ferme et donc à la suspension de liberté pour l´incarcération, même courte.