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Quand le rêve remplace le cauchemar
Publié dans L'Expression le 14 - 10 - 2010

La violence des intempéries de cette semaine nous rappelle que l´hiver n´est pas bien loin. Essayons de décrire la vie dans un logement précaire lors de cette saison. L´exercice est difficile mais vaut la peine d´être tenté.
Il faut avoir vécu dans un abri de fortune (baraques, bidonville, etc.) qu´on nomme plus techniquement logement précaire, pour comprendre vraiment les souffrances et la peur qu´on peut éprouver à l´approche de l´hiver. C´est parce que nous y sommes précisément que c´est le sujet que nous avons choisi cette semaine. Enfin presque. C´est l´automne certes, mais la violence des intempéries de cette semaine nous rappelle que l´hiver, la saison la plus dangereuse pour les personnes défavorisées, n´est pas bien loin. Essayons de décrire la vie dans un logement précaire lors de cette saison. L´exercice est difficile mais vaut la peine d´être tenté. Une nuit d´hiver sur une natte à même le sol, enroulé dans une couverture qui protège plus des infiltrations d´eau d´un toit qui n´en est pas un que du froid polaire qui règne, il est difficile de sombrer dans un sommeil réparateur. Difficile de ne pas avoir l´oeil rivé sur les murs faits de planches qui tentent de résister héroïquement aux assauts du vent. Difficile de se détacher du plafond où les plaques de zinc amplifient le bruit du déluge qui s´abat au dehors. Difficile de ne pas rythmer sa respiration sur ces petits ruisseaux déversés par les interstices de la tôle pour finir dans les récipients répartis pour les accueillir. Difficile de fermer l´oeil et de se boucher les oreilles quand on ne sait à quel moment le vent pourra emporter une partie du toit ou les planches qui forment les murs. Dans ces lieux-là, la nuit, on entend plus qu´on ne voit. Le câble bricolé qui permet de s´éclairer est aussi ballotté à l´extérieur par le vent. Il lui arrive de résister vaillamment. Les nuits pour les personnes qui vivent dans ces endroits sont faites plus de bruits que d´images. C´est ainsi qu´on devine le torrent de boue qui passe avec force devant la porte. Que des planches n´ont pas résisté tout près de chez soi et tombent dans un bruit qui se mêle aux cris des voisins qui s´affairent à réparer ce qui peut l´être. On entend aussi les pleurs des enfants réveillés par le bruit des adultes qui s´interpellent dans le noir. Il faut essayer de sortir pour prêter main forte aux voisins touchés par la furie des eaux. Il faudra peut-être leur donner refuge cette nuit. Demain sera un autre jour. Il faudra consolider avant la prochaine nuit, les parties de la maison qui ont montré leurs limites. Revoir le toit et boucher les endroits qui ont laissé passer la pluie. Ne pas oublier de protéger le bas de la porte et placer à l´extérieur des objets pour dévier le cours du torrent qui suivra. Ce n´est là qu´une infime tranche de vie dans un logement précaire. Ces cinq dernières années et avec le programme du million de logements construits par l´Etat, des centaines de milliers de familles vivant dans ces conditions dramatiques ont été extraites de l´enfer. A travers l´ensemble du pays, l´éradication de l´habitat précaire bat son plein. Les millions de personnes que représentent ces familles vivent différemment les intempéries de cette semaine. Bien au chaud et à l´abri dans leurs nouveaux logements, ils peuvent à loisir regarder par les vitres le déchaînement de la nature. Ils ne pourront s´empêcher de faire la comparaison entre leurs souffrances d´hier et la quiétude qu´ils ont la chance de vivre aujourd´hui. Les bruits de l´hiver ont changé. Il faut ouvrir la fenêtre pour entendre le crépitement de la pluie. Aucun son ne provient des murs ni du plafond. C´est une nouvelle vie. La cocotte peut siffler autant qu´elle voudra, il n´y a plus lieu de surveiller le niveau de la bouteille de gaz. Grâce au gaz de ville le chauffage installé dans le couloir diffuse une chaleur ambiante apaisante. La porte n´est plus secouée par les rafales de vent. Plus de bassines pour recueillir la pluie qui force les tôles. Un couloir, des chambres, une salle de bains, des portes qui ferment, voilà qui donnent l´intimité tant rêvée. Un balcon pour voir et admirer les beaux espaces verts et de jeux dédiés aux enfants. La pluie peut tomber à volonté, le vent peut souffler à sa guise, le froid s´abattre autant qu´il voudra, pour toutes les familles relogées dans de nouveaux appartements, l´hiver ne sera plus jamais comme avant. Les youyous des mères de famille entrant dans leur nouvel appartement s´apparentent ici au cri de la naissance. Dans les cinq prochaines années, un autre million de logements est programmé. Des millions d´autres Algériens passeront à leur tour du cauchemar au rêve. Il faut avoir vécu dans un abri de fortune pour se rendre compte que la vie est belle dans notre beau pays.
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