Kamel Garidi court de Besançon (France) à la Dgsn de l´aéroport Houari-Boumediene d´où on a «sorti» sa fillette Zineb Yara. L´émotion vécue lundi dernier dans la salle d´audience du tribunal de Chéraga (cour de Blida) avait donné naissance à des émotions. Cette histoire que le parquet avait enveloppée dans l´article 328 du Code pénal, en l´occurrence «non-représentation d´enfant mineur» qu´un jugement avait prévu en cas de défaillance d´une des ex-conjoints et que la défense de Kamel G., avait placée dans le 329 qui évoque lui, «quiconque, sciemment, cache ou soustrait aux recherches, un mineur enlevé...», a vu trois audiences se tenir: deux le jeudi sous la houlette de Naïma Dahmani, la juge et une, le lundi après-midi sous l´oeil vigilant de Katia Daïfallah, la juge fraîchement arrivée de Larbaâ... Les deux avocats, chacun dans un style qui lui est propre, ont tout entrepris pour amener à eux la couverture d´un verdict favorable, surtout le père qui attend le mot «kidnapping», Maître Nassima Aïd, le conseil de la victime, a réclamé le dinars, symbolique alors que Maître Zaâlani, le défenseur de la maman, a joué son va-tout. Il a pivoté sur les axes de loi. Il a mis en avant le caractère super confirmé que la dame réside en France et donc, ayant la garde de l´enfant, elle ne pouvait revenir au pays afin que le papa exerce son droit de visite. Garidi est agacé. Il veut le mot: «rapt». «Ces deux se sont unis. Ils sont partis à l´étranger. Une fille est née. Le malentendu s´était instauré et ils sont revenus divorcer. La procédure étant ce qu´elle est, voilà l´ex-époux qui soulève des montagnes». Avait, entre autres, annoncé l´avocat qui a eu deux mots «sympa» à l´intention d´un jeune confrère de la presse arabophone qui avait donné le compte rendu d´un des deux précédents procès. Du calme Maître, nous faisons notre métier! Revenons aux débats qui ont vu une superbe Nassima Aïd prendre d´assaut la citadelle qu´est ce tribunal dont la magistrate avait montré des prédispositions à une attention soutenue, doublée d´une vigilance à toute épreuve. Pour l´avocate, il y a rapt d´enfant. «Le bébé a disparu à l´aéroport Houari- Boumediène de Dar El Beïda (Alger) qui est placé au hit-parade des aéroports les plus sûrs du continent noir, on n´a pas de trace du passage du bébé. C´est inoui. La maman avait un laisser-passer, alors que le bébé est porté sur le passeport du papa, alors? Qu´on nous dise où est la fillette âgée aujourd´hui de deux ans? Qui l´a aidée à prendre l´avion? Si tant est qu´elle ait embarqué! Car aucun service de l´aéroport n´a eu une seule trace que le bébé ait franchi les «haies» placées jusqu´à l´avion!», s´était égosillée l´avocate priée par la juge du siège de plaider calmement, doucement et sans trop de passion. «Lorsque je fais mon travail, je ne connais plus de limite...», ironisa-t-elle. Les deux ex-conjoints ont eu à expliquer face au tribunal leurs positions et étaler leurs arguments. Garidi Kamel était troublé. Il avait la mine défaite. Il a paru las, fatigué, abattu. Il avait cette impression que son enfant avait disparu pour la vie. Il était plus que désespéré jusqu´au moment où son avocate était entrée en scène pour rétablir la vérité. Entre-temps, la présidente n´avait, à aucun moment, demandé des nouvelles du bébé, où il se trouve surtout afin que le père exerce le droit de visite en ces moments froids de décembre 2010. Et Maître Aïd qui n´avait pas avalé les réponses tronquées de l´ex-épouse, s´était emportée avant de rappeler que le bébé était entré au pays avec un passeport algérien (celui du papa) et qu´elle était repartie avec un laissez-passer délivré par les services du consulat français. «La preuve? Mme a un laissez-passer et une griffe des mêmes services», s´était encore emballée l´avocate. Le procureur avait requis une peine de prison ferme de six mois et 50.000 DA d´amende. Garidi hausse les épaules. Ce qui peut le rassurer, c´est de savoir enfin qui a aidé qui à kidnapper sa fille. Et ce pauvre Garidi de s´obstiner sur l´aéroport, la Paf et surtout ce fameux maudit laissez-passer. D´ailleurs, au cours de sa plaidoirie, Maître Aïd Nassima avait dit au tribunal qu´une autre affaire de faux allait être engagée afin de faire ressortir la vérité, enfin.