Le ministre français de l'Intérieur avait au menu un seul point, celui de la lutte antiterroriste. En dépit du terrible drame que vit notre pays, le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, n'a pas annulé sa visite, jeudi, à Alger, entrant dans le cadre d'une tournée effectuée dans les trois Etats du Maghreb arabe, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Un petit changement dans le programme, mais aussi dans l'organisation, a été opéré à cause du tremblement de terre qu'avait vécu notre pays la veille. Donnant le ton de l'énorme élan de solidarité déclenché par la France en faveur de l'Algérie immédiatement après l'annonce de la catastrophe, Nicolas Sarkozy a, dès sa descente d'avion, fait état de la «solidarité absolue et totale de la France vis-à-vis de l'Algérie», mais aussi sa disponibilité à lui «dispenser toutes les aides qu'elle jugera nécessaires». Ce n'est, donc, pas un hasard si les Français ont été les premiers à envoyer trois équipes fort étoffées afin de prendre part aux recherches, mais aussi pour aider à organiser les secours, soigner les blessés, distribuer les vi-vres, installer des tentes et situer les besoins les plus urgents afin de les acheminer vers l'Algérie à bord de cargos spéciaux en partance de l'Hexagone. Sur le plan essentiel de sa tournée-éclair dans les trois capitales maghrébines, la délégation française, ainsi que Alger, Tunis et Rabat, ont observé la plus grande discrétion sur les entretiens qu'a eus Sarkozy avec ses trois homologues ainsi qu'avec de nombreux hauts responsables en charge des questions sécuritaires dans ces trois pays. L'on croit savoir que la France serait en possession d'informations précises faisant état de risques d'attentats imminents contre ces trois pays. Ces attentats seraient préparés par des réseaux dormants d'Al-Qaîda, déjà entrés en action au Maroc à travers les cinq attentats de la semaine dernière ainsi que l'enlèvement des touristes européens dans le Sud algérien. La France souhaiterait aussi profiter de la grande expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, et voudrait, sans doute, compléter son «fichier» puisque de nombreux terroristes, notamment algériens activement recherchés et souvent condamnés à de lourdes peines par contumace, ont légalement trouvé refuge dans de nombreuses capitales du Vieux continent, dont la France. Ce pays, qui a réactivé son plan Vigipirate, s'attend lui aussi à des attentats de grande envergure sur son territoire. A ce titre, des mesures préventives sont déjà prises, dont de nombreuses arrestations opérées récemment dans les milieux islamistes, notamment algériens. Dans les tout prochains jours, sans doute, la substance de la visite à Alger, Tunis et Rabat de Nicolas Sarkozy sera connue par le grand public puisqu'il ne fait aucun doute qu'elle sera suivie sur le terrain par des actions concrètes. Une affaire à suivre...