Au cauchemar traversé, la population des zones sinistrées vit un état de psychose due notamment, à la rumeur véhiculée çà et là par une catégorie de personnes. Touchées dans leur chair et leur âme, les populations des régions de Boumerdès, d'Alger et des zones limitrophes vivent dans l'angoisse de l'incertitude des répliques sismiques et qui se confondent avec «la mort». Ainsi, à chaque catastrophe naturelle, on se rappelle le séisme de Chlef, le tremblement de terre qui a secoué Aïn Témouchent, les inondations de Bab El-Oued. Le manque d'informations diffusées engendre dans la majorité des cas des situations de «ils ont dit», «ils ont déclaré»...qui, en fait, ne sont que des spéculations verbales, amplifiées à tel point qu'elles suscitent un phénomène de psychose. Dans la région de Boumerdès, tout le monde s'est érigé en spécialiste de la question et créé un doute au sein de nombreuses familles. En effet, on ne peut rester insensible à ce genre de phénomènes qu'on retrouve à travers le monde. Les Américains, dont les moyens technologiques et informationnels sont les plus performants, ont vécu cette situation après l'attaque des tours jumelles. Pour la population des régions touchées par le séisme de mercredi, toute information «bobarde» est prise au sérieux et se traduit «négativement» dans le comportement quotidien. Le réflexe de fuir «la mort» est tout à fait naturel. Il faut l'éviter à tout prix pour préserver le «minimum». Mais, l'alimentation en fausses informations déroute les plus téméraires et les plus audacieux. On ne peut être différent de l'autre malgré quelques suspicions qui, selon toute vraisemblance, sont rejetées par la conscience. Tout est enfoui dans le subconscient de l'être humain. Après avoir frôlé de près la mort, on ne peut se targuer d'un courage extrême. A Boumerdès, les quelques secondes vécues par les familles seront ancrées à jamais dans les mémoires. Il suffit d'une légère brise, d'un bruit de casseroles...pour être réveillé et sortir de sa torpeur. Tout est lié à cette catastrophe de ce mercredi noir qui sera telle une image devant «les yeux» rappelant aux meurtris, les horribles scènes vécues. Là, c'est la rumeur qui prend le relais pour accentuer le désarroi et la peur. Cet état de psychose est souvent amplifié par la voix «off» des spécialistes en la matière. Tout le monde est à l'écoute de la moindre information. La tragédie de Boumerdès a été mal «traduite» sur le terrain par les responsables du Craag. Ils ont trop «confondu» les chiffres, ce qui a engendré une perte de confiance du citoyen vis-à-vis de ces experts. Tout semble être embrouillé et les quelques vérités assénées ne peuvent étancher la soif de savoir et de comprendre. Cette défaillance dans la communication a laissé place à la rumeur pour s'étendre et créer un champ idéal pour être perçue comme une vérité axiomatique.