«Louverture du champ audiovisuel au secteur privé nest pas encore à lordre du jour.» Nacer Mehal, ministre de la Communication Comme tous ses prédécesseurs, le ministre de la Communication la, une nouvelle fois, déclaré, il ny aura pas de télévisions privées...pas pour lheure en tout cas....why? Les raisons sont souvent très mal expliquées par les ministres de la Communication, qui se sont succédé. Le ministre actuel le sait bien, on nouvre pas laudiovisuel à nimporte qui et surtout nimporte comment. LAlgérie doit se doter en fait dune autorité darbitrage réelle comme en France avec le CSA (Conseil audiovisuel français) ou comme au Maroc avec le Haca (Haute autorité de communication audiovisuelle), qui contrôle notamment la 2M et Medi1 SAT. LAlgérie dispose déjà de lexpérience dune autorité de régulation dans les postes et télécommunications (Arpt). Grâce à linstallation par le président de la République de cette autorité, lAlgérie a connu depuis 2001, une véritable démocratie dans la téléphonie mobile. Elle a installé équitablement la concurrence dans le domaine des télécoms au point de devenir le meilleur marché en Afrique. Mais si le président de la République ou le Premier ministre installe cette nouvelle autorité qui sera composée de membres désignés par le Président, le ministre de la Communication naura aucune influence sur les télévisions créées. Curieusement, ce genre dautorité nexiste pas dans le Monde arabe en tout cas pas dans les pays du Golfe, puisque les télévisions restent soumises à lautorité du ministère de la Communication. Cest lui, notamment qui donne les agréments pour les nouvelles chaînes de télévision. Dans un pays comme lEgypte, qui possède le plus grand nombre de télévisions satellitaires privées, comme le Liban aussi, le ministre de la Communication est la seule autorité suprême dans la région. Cest surtout lui qui donne lordre de couper le signal pour les télévisions étrangères gênantes comme ce fut le cas pour Al Jazeera mais aussi pour la télévision libanaise Al Manar, qui diffusait des feuilletons mettant en image des gens du Livre. En Tunisie, la situation est tout aussi confuse. Sans autorité officielle, le président Ben Ali navait accordé des agréments quà des projets de télévision détenus par des proches du régime, tout en leur interdisant de faire de linformation. Après son départ, les choses nont pas changé ou évolué et aucun projet de radio ou de télévision na été validé par la nouvelle direction du pays. On ne veut pas non plus fermer les télévisions qui étaient proches du régime comme Hannibal TV ou la radio Mosaïque FM, car leur suppression signifierait un abandon de la liberté dexpression chèrement acquise après le départ de Ben Ali. Depuis, ces médias ont même conforté leur place dans le paysage audiovisuel tunisien. Au Maroc, malgré lexistence du Haca, aucune nouvelle chaîne privée na été autorisée. Bien au contraire, le pouvoir au Maroc a renforcé son paysage audiovisuel public en créant plusieurs extensions. En Algérie, on veut adopter le même scénario: renforcer les télévisions publiques et ne pas rééditer lerreur commise dans le passé où la presse privée a largement dépassé la presse publique. Selon un expert de la question, le renforcement de la télévision publique va créer léquilibre médiatique tant recherché. [email protected]