La Bcia est au centre d'un scandale financier qui risque d'éclabousser plusieurs industriels d'Oran. Cette banque est devenue le principal sujet de discussion et plusieurs observateurs n'hésitent pas à lui prédire le même sort qu'El Khalifa Bank. Tout a commencé quand cette banque privée a délivré des traites avalisées pour certains investisseurs sur la base de dossiers parfois souffrant de vices. Cette façon de procéder durera des années et les traites avalisées par l'agence BEA d'Oran continueront à rapporter des agios à certains privilégiés qui ne mèneront pas à terme les projets pour lesquels des fonds leur ont été pourtant débloqués. La Banque centrale d'Algérie, en remarquant ces mouvements bancaires pour le moins bizarres, décide de prendre le taureau par les cornes en demandant des explications à la Bcia et à la BEA. L'enquête débutera et permettra dans un premier temps de découvrir que par ce procédé, plus de 113 millions de dollars ont été ainsi détournés. La direction générale de la BEA, victime du préjudice, décide de suspendre de ses fonctions le chef de l'agence d'Oran et de convoquer les bénéficiaires des traites pour leur demander de justifier la destination des fonds ou encore de restituer l'argent. La Banque centrale, pour sa part, décide un arrêt de saisie et bloque tous les comptes de la Bcia. Certains bénéficiaires des traites avalisées ont été interdits de quitter le territoire national en attendant les conclusions de l'enquête. Aujourd'hui, il paraît évident que ces sommes n'ont pas servi à des projets d'investissement en Algérie. Il n'est pas exclu que ces fonds aient quitté le territoire national puisque la fuite des capitaux est devenue un phénomène qui a dangereusement grevé l'économie nationale. Après El Khalifa Bank, qui continue de défrayer la chronique et de faire la une des journaux, le tour est, aujourd'hui, à la Bcia qui doit justifier des opérations bancaires réalisées sans tenir compte des lois et des règlements en vigueur dans le pays. Où est passé l'argent public extorqué par cette mafia qui a ruiné le pays? Quel sera l'avenir des banques privées en Algérie après le scandale d'El Khalifa et celui de la Bcia? La balle est, aujourd'hui, dans le camp des pouvoirs publics qui doivent agir pour récupérer les deniers publics, car au moment où des prêts sont refusés à des projets solides, la manne est récupérée par des marchands de vent qui font bombance dans les salons grâce à l'argent de ceux qu'ils méprisent. Les prochains jours seront chauds et des têtes risquent de tomber.