De partout, des villes et villages les plus éloignés, affluent des chaînes de camions en route vers la région meurtrie. Tizi Ouzou, principalement les jeunes, ont su relever le défi de la solidarité. De partout, des villes et villages les plus éloignés, affluent des chaînes de camions en route vers la région meurtrie. Spontanément, sans attendre aucun signal, les jeunes de Kabylie, organisés en escouades de solidarité se sont attelés à organiser la collecte de dons. Pour exemple, on peut citer le cas admirable de ces jeunes de Draa Ben Khedda. Ils s'appellent: Samir, Mohamed, Adlène, Arezki et tant d'autres, ils sont tous chômeurs, des études à peine entamées pour les uns, inénarrables pour d'au-tres. Tous ont fait partie des émeutiers lors des événements de Kabylie. Dès qu'ils apprirent les terribles nouvelles du mercredi noir, ils se sont organisés en «escouades». S'étant débrouillés, auprès des commerçants ou autres, des camions, des fourgons ou seulement des voitures particulières, ils ont fait le tour de la ville. La population a montré sa générosité: argent, vêtements ou simplement des paroles d'encouragement, les commerçants et les industriels ne se sont pas montrés avares. Chacun donnant et sans retenue, ce qu'il vend ou ce qu'il produit. Plus de 20 camions, chargés de couvertures, de vêtements, de denrées alimentaires: pain, pâtes, huile, lait fourni par l'unité locale de l'Orlac, bouillies, couches et autres produits pour bébés...sont ainsi acheminés vers les régions sinistrées et ce, dans la seule journée de vendredi. Organisés et réglés comme du papier à musique, les jeunes se relayent. Alors que des groupes se sont mis à la disposition des sauveteurs, à Bordj Ménaiel, à Dellys ou à Boumerdès, d'autres s'occupent de la collecte et de l'acheminement des dons. Quand la première équipe ploie sous la fatigue, elle se replie vers «l'arrière», prend la place des «collecteurs» et ces derniers les remplacent sur les lieux du sinistre. Les jeunes de Draa Ben Khedda ne sont pas seuls, Tizi Ouzou-ville, Aït Z'menzer, Maâtkas, Azazga, Aïn El Hammam, Boghni et tant d'autres régions de Kabylie, se sont mobilisées. Hier, deux convois ont traversé la ville de Tizi Ouzou. Mieux encore, les ârchs ont décidé de geler toutes les actions de protestation, à part les sit-in pour la libération des détenus, pour s'occuper d'abord des secours. Les organismes officiels ne sont pas en reste. Ainsi, le Croissant-Rouge algérien, comité de wilaya de Tizi Ouzou, vient de lancer un appel de solidarité. L'APW de Tizi Ouzou a voté, ou se prépare à le faire, un budget spécial pour la région de Boumerdès. Le FFS, notamment la fédération de Tizi Ouzou, a rendu public un communiqué où elle se déclare: «...Profondément touchée par l'ampleur de la catastrophe» et après avoir compati avec les familles victimes de la tragédie, cette fédération a mobilisé tout son potentiel humain. Une cellule de crise est constituée au niveau de la fédération de Tizi Ouzou. Comme elle appelle la population «à se mobiliser pour des actions de solidarité en matériel et produits médicaux...». Enfin, le MCB, aile drivée par M.Ould Ali El Hadi a procédé à l'installation d'une commission de solidarité pour venir en aide aux sinistrés et aux blessés. Le MCB appelle également aux dons en faveur des sinistrés. Ce magnifique élan de solidarité, ouvert par le président de la JSK a mis un baume au coeur des sinistrés. Puisque, pour eux: «l'Etat est absent!».