Des contacts préliminaires entre les représentants du mouvement et les émissaires du pouvoir sont officiellement confirmés. Il s'appelle Bourouih Mohamed-Akli. Il est le délégué «légitime» de Souk El-Thenine, dans la région nord de Béjaïa. Il a tenu à réagir à l'appel au dialogue lancé samedi dernier par le Chef du gouvernement avec l'appui et la caution du Président de la République. Il fait partie de la toute première vague de délégués interpellés, avant d'être libérés en prévision des élections locales d'octobre dernier. Il est toujours en liberté provisoire. Sans ambage aucun, il se prononce «favorablement» à l'appel de Ahmed Ouyahia, comme le sont, ajoute-t-il, la plupart des citoyens et délégués de la région. Il n'en reste pas moins qu'avant tout contact public et officiel, «les délégués exigent la libération de l'ensemble des délégués emprisonnés depuis de trop nombreux mois». Bourouih Mohamed-Akli, qui aurait pris part aux contacts préliminaires entre les délégués et les émissaires du pouvoir, ajoute qu'«un accord de principe a déjà été obtenu en ce sens avant que Ouyahia ne se permette de lancer publiquement son appel au dialogue». En d'autres termes, et si l'on en croit notre source, les délégués incarcérés pourraient être libérés dans les tout prochains jours. Notre interlocuteur, qui ne cache pas que de «profondes divergences existent au sein du mouvement depuis les élections d'octobre 2002 durant lesquelles les gens avaient été empêchés de voter par la force, ce qui est scandaleux», n'en précise pas moins, de la manière la plus solennelle qui soit, que «des contacts préliminaires ont déjà eu lieu entre des émissaires du pouvoir et des délégués des ârchs», dont notre interlocuteur. Ce dernier estime qu'«il est temps de briser les lois de la peur et de l'omerta», ajoutant: «La crise n'a que trop duré dans la région.» Mieux, «le règne de cette terreur, précise-t-il, est entretenu par un certain parti politique que tout le monde connaît, grands et petits, mais que les gens commencent à dénoncer de plus en plus souvent et publiquement et dont le pouvoir sur le mouvement des ârchs n'est plus ce qu'il était par le passé». En dépit de toute notre insistance, il a refusé de nommer ce parti, se contentant de souligner que «même les enfants savent de quelle formation politique je parle». S'agissant du dialogue lui-même, notre interlocuteur indique que celui-ci devra se faire sans préalable, quoiqu'il reste des points non négociables au sein de la plate-forme d'El-Kseur...