Aujourd'hui, alors que l'enquête est encore à ses balbutiements, la direction de l'agence BEA de Sig (Mascara) vient de faire l'objet d'une mesure de suspension conservatoire. Le responsable de l'agence a été suspendu alors que la délégation de signature vient d'être retirée à 4 de ses collaborateurs. Tout a commencé quand les responsables de la Sarl El Qods, spécialisée dans l'import-export, ont déposé une plainte contre un individu qui aurait, sur la base d'une copie de leur registre du commerce, réussi à détourner plus de 9 milliards de centimes. Entendus par le magistrat instructeur près le tribunal de Mascara, ils mettront en cause le responsable de l'agence BEA de Sig qui aurait, malgré leurs mises en garde, facilité la tâche à cet individu. L'enquête démontrera que pas moins de 20 clients de l'agence ont bénéficié de traites avalisées de la Bcia leur permettant d'obtenir des fonds de l'agence. Aujourd'hui on parle d'un préjudice de plus de 450 milliards de centimes détournés des caisses de cette agence et des mandats d'arrêt ont été lancés contre certains pseudo-investisseurs. Après la conférence de presse organisée à Alger par la direction de la Bcia, des langues se sont déliées pour apporter d'autres faits troublants. Ainsi, le gérant de la Sarl Sotrapla, le principal artisan de cette affaire, qui possède un hôtel à Monaco, deux appartements de luxe sur le boulevard des Champs-Elysées et un bureau de négoce international à Paris. Ce dernier, grâce au système des traites avalisées, a réussi à détourner plus de 1000 milliards de centimes. Découvert, il a créé une autre Sarl, la Samolis, à la tête de laquelle il installera comme gérant l'épouse d'un responsable central de la BEA. On dit que ce dernier est le cousin d'un haut cadre de l'Etat. Il a transféré une partie du capital de Sotrapla vers les caisses de la Samolis. Les enquêteurs n'ont pas encore trouvé la trace de l'argent qu'on dit déposé dans une banque d'Andorre. L'autre protagoniste aurait signé une reconnaissance de dette au profit de la Bcia. Le tout-Oran sait dans quelles conditions a été obtenu ce document. En effet, propriétaire d'une chaîne de supermarchés, il a été sommé au lendemain de la découverte du scandale de rembourser la somme de 70 milliards de centimes. Devant son refus, des hommes de main, armés lui ont intimé l'ordre, sous la menace, de signer une reconnaissance de dette. Après cet incident, il tentera de mettre fin à ses jours et actuellement il est soigné en Europe. Finalement, l'affaire ne fait que se corser et aujourd'hui la grande question que se posent bon nombre d'Oranais est la suivante: quel est le secret de ces fortunes qui se sont constituées à une vitesse grand V? De plus, quel sera l'avenir des banques privées quand on voit que des ténors comme Khalifa ou encore la Bcia se retrouvent aujourd'hui au centre de scandales.