C'est dans le feu de ce scandale, qualifié de Khalifa bis, qu'un autre, mettant en cause la BEA de Sig, a éclaté. L'affaire Bcia-BEA risque de connaître de nouveaux rebondissements dans les prochains jours, ont affirmé des sources au fait du dossier. L'instruction judiciaire, actuellement menée par un magistrat près le tribunal d'Es-Seddikia (Oran), pourrait révéler d'autres scandales et aboutir à l'inculpation d'autres individus. Les faits remontent au mois de juin de l'année dernière quand le scandale des traites avalisées avait éclaté au grand jour. L'enquête menée permettra la présentation de plusieurs cadres de la Bcia et de la BEA ainsi que de gérants d'entreprises privées à la justice pour dilapidation de deniers publics, faux en écriture comptable, escroquerie et faux et usage de faux. Une cinquantaine d'individus furent présentés, au terme de l'enquête, à la justice qui a prononcé l'inculpation d'une vingtaine alors que 13 autres ont été placés sous mandat de dépôt, parmi lesquels des responsables de la BEA, de la Bcia et des gérants d'entreprises privées. C'est dans le feu de ce scandale, qualifié de Khalifa bis, qu'un autre, mettant en cause la BEA de Sig, a éclaté. La relation entre le scandale de la Bcia et celui de l'agence BEA de Sig est très vite établie par les enquêteurs qui mettent au jour, dans le cadre de cette affaire, un préjudice de plus de 1000 milliards de centimes. L'instruction permettra d'établir l'implication de hauts cadres de la BEA tant à Alger qu'à Oran. Le cousin d'un responsable de l'Etat, entrepreneur et gros commerçant à Oran, a servi d'intermédiaire dans ces transactions douteuses. Les mesures conservatoires prononcées contre certains accusés (contrôle judiciaire) pourraient être révisées puisque des sources affirment que certains risquent d'être écroués. «Des faits nouveaux sont apparus et peuvent conduire à l'implication de hauts cadres tant à Oran que sur le plan central», diront nos sources. Il faut rappeler qu'un des accusés, cadre à la BEA, avait précisé, au cours de l'enquête, qu'il avait agi sur instructions, parfois écrites, de hauts cadres de sa tutelle. «Ce sont ses responsables qui devraient payer et non lui puisqu'il n'a fait qu'obtempérer à des injonctions venues d'en haut», diront nos sources. L'avocat d'un des accusés dira que son mandant a été abusé par l'accueil réservé par la banque aux gros commerçants. «Il n'a fait que leur faciliter la tâche en remarquant le comportement de ses responsables avec eux», dira-t-il. Par ailleurs, les rumeurs faisant état d'une prochaine réouverture de la Bcia qui aurait récupéré son agrément sont dénuées de tout fondement, selon des sources. D'autres accusés pourraient être convoqués par la justice dans les tout prochains jours, et l'affaire, ainsi lancée, pourrait révéler un scandale autrement plus grand qui pourrait éclabousser des individus, certains au-dessus de tout soupçon, dit-on.