Le jeu des alliances et des trahisons reste de mise dans ces maquis «dégénérescents». Quarante à quarante-cinq terroristes dirigés par Belhout, alias Abou Houraïra, se sont mis sous la bannière du Gspc à la faveur d'un pacte de l'unification des rangs, entre le Gspc et le Gspd. C'est ce que nous avons appris de sources crédibles et recoupées. Ce ralliement s'est traduit par une «promotion» qui fait de Belhout l'émir zonal de Hattab avec comme base la région de Ouled Hellal, au sud-ouest de la wilaya de Médéa, donnant à la fois sur Aïn Defla et Tissemsilt. Composé d'éléments originaires de Ksar El-Boukhari aux côtés d'autres noms de Boghar, ce groupe comprend d'anciens rescapés du GIA qui avaient trouvé refuge dans les massifs forestiers de Ouled Antar, Mongorno et Ouled Hellal. Les renforts en armes et munitions dont aurait bénéficié Belhout, à la suite de ce ralliement, pousseront certainement ce groupe à opérer des incursions dans les cités urbaines et des avancées vers ces zones de Derrag et Djebel Ellouh qui demeurent pour Hattab un enjeu majeur pour, d'une part, provoquer la déstabilisation de l'émir Saouane et, d'autre part, installer ses quartiers dans la seule région du pays où le Gspc est absent. Toujours selon ces sources, pour déloger le Gspd, Hattab a d'abord procédé à des contacts en profondeur avec quelques éléments de Saouane pour le renverser. Ce n'est que lorsqu'il fut convaincu qu'il ne parviendrait jamais à ce résultat que Hattab fera des avances à Belhout qui adoptait un profil bas à cause du tarissement en logistique et en armement. Mais en filigrane, il y a le projet de liquider l'émir Saouane pour fédérer ses katibate, «conquérir» à peu de frais une région stratégique et ainsi établir une jonction avec les groupes Gspc basés au sud jusque-là, privés des couloirs montagneux et forestiers de Tissemsilt et de Médéa où El-Ahouel et le Gspd profitent d'un «impôt religieux» faramineux. Or, les manoeuvres de Hattab s'avèrent particulièrement périlleuses car le souvenir de 1997 où un commando du GIA dirigé par Antar Zouabri a été laminé par les troupes de Saouane à Djebel Ellouh, au cours d'une bataille sanglante qui a duré 21 jours est encore vivant dans les consciences, rapporte un rescapé.