Ils ont été des dizaines, voire des centaines, à avoir fait leur acte de bravoure pour sauver des hommes de sous les décombres ou de leurs blessures. Cependant, ce choix - arbitraire et somme toute aléatoire - permet, en trois portraits succincts, de voir de près ceux qui ont veillé, peiné, sué et mis leur vie en danger pour sauver celle des autres. Rial, c'est le prénom de ce jeune garçon de Zemmouri El-Bahri. Pêcheur par vocation et grand voyageur avec la ferme conviction que c'est la meilleure école de la vie. Rial a retiré au moins deux dames du centre de Zemmouri des décombres, mais son mérite ne s'arrête pas là. Rial, c'est le passe-partout de la presse, aussi bien nationale qu'étrangère. Il a travaillé avec la plupart des médias étrangers qui sont passés à Zemmouri comme guide et informateur. C'est lui qui, par son esprit vif et ses propos prolixes, fait venir le journaliste à lui. C'est un bon conteur aussi qui peut faire le détail du soir du tremblement de terre, raconter «comment la mer s'est retirée» du rivage, et faire le listing des habitants morts, des habitations effondrées ou des sites touchés. Rial qui connaît la ville et les gens comme sa poche, est surtout un irremplaçable passe-partout. Il vous fera passer où vous voulez, quand vous voulez et quelles que soient les conditions même défavorables. Bénévole, facétieux et fonceur, il est un auxiliaire irremplaçable pour le journaliste qui ne connaît pas grand-chose à la ville côtière de Zemmouri. «En réalité, j'ai beaucoup de chance avec la presse. La plupart des journalistes qui sont venus à Zemmouri m'ont immédiatement choisi et adopté comme compagnon de route, le temps de leur présence ici», dit-il en guise d'explication. Pourquoi? «J'ai peut-être la gueule qu'il faut.»