Hier, dans une déclaration, le président du MSP a appelé « les gouvernements arabes à dialoguer avec leur classe politique et à faire cas des avis des docteurs de la foi». C'est dans les colonnes du quotidien El Hayet que le président du MSP a exprimé la position de son parti par rapport aux frappes américaines con- tre l'Afghanistan, mais aussi par rapport aux déclarations du président américain, selon lesquelles, d'autres pays seront ciblés. Nahnah a tout d'abord tenu à mettre en garde contre la réaction de la rue en cas d'attaque contre un pays arabe. Une agression contre un pays arabe «renforcera l'émergence de mouvements extrémistes», a-t-il dit. En signalant que les attaques contre l'Afghanistan susciteront des réactions «populaires de grande envergure», le leader du MSP a estimé que les Etats-Unis «n'ont pas intérêt à nourrir une nouvelle fois la haine des peuples arabes et musulmans». Il dira, par ailleurs, que «les Etats-Unis ont annoncé qu'ils comptaient poursuivre les terroristes et les pays qui les protègent. Est-ce que cela ne s'applique pas aux pays ayant entraîné les terroristes et leur ayant procuré des armes et des fonds (...)». L'allusion est ici faite aux Etats-Unis en premier lieu. Nahnah déclarera, en outre, que «les peuples arabes sont contre le terrorisme et font tout ce qu'ils peuvent pour l'éradiquer à travers des organisations populaires et même gouvernementales», en proposant aux Américains de travailler avec les organisations et les régimes, notamment dans les pays arabes et le monde musulman «afin d'élargir la base des pouvoirs en place et empêcher l'exclusion d'une partie du peuple qui n'accepte pas la violence», comme méthode. Il ajoutera enfin que « les Américains doivent préciser leurs objectifs avant de parler de coopération internationale». La position du MSP, faut-il le préciser, paraît moins modérée que celle des autres partis de la coalition notamment le RND et le FLN. Ces deux partis ont préféré adopter la position officielle de l'Algérie. La position, pour le moins imprudente du MSP, pourrait avoir des retombées sur ses ambitions politiques. Une position quelque peu virulente, émanant d'un parti islamiste et, qui plus est, fait partie de la coalition gouvernementale pourrait, par les temps qui courent, être mal vue. D'autant plus que l'Algérie veut adopter une position plus ou moins responsable, «contre le terrorisme et contre l'agression des civils».