Désormais, il s'agira de négocier l'application de la plate-forme. jeudi après-midi, la ville de Sidi Aïch a vécu un événement de taille qui a réuni toute la famille de la Cicb. Le meeting populaire qui s'est tenu sur la place Salhi-Redouane a mobilisé la foule des grands jours. Une occasion pour les animateurs de l'intercommunale de réitérer la position retenue à l‘unanimité, lors du conclave extraordinaire de Semaoun. A quelques exceptions près, les différents intervenants ont reconnu une avancée dans les discours officiels. Usant d'un langage simple, les orateurs ont tenté d'expliquer les tenants et les aboutissants de cette nouvelle donne politique. Qualifiant la conjoncture «d'heureuse» avec la libération des détenus, Beza Benmansour, premier intervenant, retiendra le qualificatif «nationaliste» utilisé par Ouyahia, en déclarant: «Si tel est le cas, qui sont alors ceux qui les mettent en prison?», s'est-il interrogé, avant de préciser la position de l'intercommunale par rapport au dialogue: «Nous n'irons pas au dialogue autour de la plate-forme d'El-Kseur, mais autour de sa mise en oeuvre.» Sensiblement touché par la situation du mouvement, cet ex-détenu a beaucoup insisté sur l'urgence d'une concertation dans les quartiers et les villages, «Nous ne sommes pas là pour l'éternité», explique-t-il à l'assistance. Lui succédant, Farès Oudjedi d'Akfadou insistera sur la nécessité de barrer la route, «à ceux qui prônent la division», «car, dira-t-il encore, tant que nous restons unis, le pouvoir reculera». Il cite, pour appuyer ses dires, «la conjoncture présente». Pour l'orateur, si «le pouvoir parle aujourd'hui de dialogue, c'est par contrainte», explique-t-il avant d'aborder le nationalisme des délégués qui «ne date pas d'aujourd'hui». Contrairement aux précédents intervenants qui sont restés dans l'esprit de la déclaration de Semaoun, Sofiane Adjlane s'est, lui, quelque peu démarqué, en avançant d'autres «préalables qui pourraient surgir, lors de la consultation de la base». Et comme pour préciser sa pensée, il citera entre autres «la dissolution des assemblées élues». Zahir Aït Hamouda de Boudjellil informera l'assistance «de la position favorable au dialogue» de la population qu'il représente. Mais l'intervention la plus applaudie reste, incontestablement, celle d'Ali Gherbi qui a fait preuve d'une démarche pédagogique digne d'un responsable politique. Abordant la conjoncture, le chef de file du CSC n'y va pas par quatre chemins pour la qualifier à la fois «d'heureuse» et «d'inquiétante». L'appel d'Ouyahia est perçu comme «une bombe», tant il suscite de convoitises et de risques préjudiciables pour «la cohésion du mouvement». Avec des mots simples, il parlera longuement de la faillite des partis politiques et des délégués qui «ne représentent plus rien», mais qui excellent dans la surenchère. De l'offre du Chef du gouvernement, il retiendra «l'évolution» dont «il tient compte». Sans la citer, Ali Gherbi ne s'est pas montré tendre avec la coordination de Tizi Ouzou et des autres, affiliées à l‘intercommunale de Béjaïa.