La Coordination communale de Sidi-Aïch affiliée à la CICB a organisé, dans la soirée de jeudi dernier, un grand meeting populaire à la place Salhi-Redouane au centre-ville, animé par de nombreux délégués et ex-détenus du mouvement citoyen. Les différents intervenants qui se sont succédé au micro, devant une foule nombreuse, ont tenu à réitérer la position initiale du mouvement, à savoir “toute amorce d'un dialogue vrai et responsable est subordonnée à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur”. Excepté le délégué d'Ath Djellil, Zahir Aït Hammouda, qui a déclaré publiquement que “l'appel au dialogue lancé par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, est sincère”, l'ensemble des animateurs du mouvement citoyen ayant eu à s'exprimer lors de ce meeting estime que “la plate-forme d'El-Kseur est non-négociable”. Contre toute attente, les membres de la CICB ont fini par se repositionner par rapport à cette offre de dialogue, puisqu'ils semblent renoncer à leur décision prise lors du dernier conclave intercommunal de Semaoun. Les délégués de la CICB avaient alors posé trois conditions sine qua non à tout dialogue avec le pouvoir, à savoir “la libération de tous les détenus, l'annulation de toutes les poursuites judiciaires et la levée de l'interdiction de toutes les activités du mouvement citoyen”. En effet, le discours au ton “radical” prononcé ce week-end par les délégués et ex-détenus de la CICB à Sidi-Aïch est perçu par certains observateurs politiques locaux comme un recul par rapport à la réponse réservée initialement à l'appel au dialogue. Un recul qui risque de compromettre la lueur d'espoir tendant au règlement de la crise de Kabylie. À noter que ce meeting, qui a duré jusqu'à 22h, s'est déroulé dans un calme total, dès lors que les services de sécurité ont, cette fois-ci, préféré rester indifférents pour éviter tout affrontement qui pourrait conduire à d'autres dérapages. K. O.