Une bonne partie, soit 280.000 habitations, a été construite à base de briques et de parpaings, sans structures et respect des normes. Intervenant jeudi dernier au centre de presse du quotidien El Moudjahid, Naït Saâda, inspecteur général au ministère de l´habitat, a révélé que sur les 7 millions de logements que compte le parc immobilier national, 564.000 sont classés habitats précaires. Un chiffre qui donne des frissons et qui est en nette progression si l´on se réfère à l´année 2008 où, indique Naït Saâda, ils étaient évalués à 234.154 unités. Une bonne partie, soit 280.000 habitations ont été construites à base de briques et de parpaings, sans structures et respect des normes. Même le sud du pays, qu´on disait épargné, est touché par l´habitat précaire. La spécificité de la région fait que la plupart des habitations sont en «tob». Ce matériau présente certains avantages, mais devient inefficace en cas d´intempéries. Le chiffre communiqué par l´orateur n´est pas du tout rassurant: 182.000 logements ont été classés habitats précaires. Connaissant la crise du logement et les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les acteurs activant dans le secteur, un intervenant s´est interrogé comment allait-on faire pour venir en aide à ces 564.000 familles. A en croire l´inspecteur général du ministère, «ces habitations sont appelées à être confortées ou démolies». Dans le plan quinquennal 2010-2014, pas moins de 280.000 logements sont prévus pour le relogement de ces familles dont 35.000 pour Alger. Abordant le vieux bâti, M.Naït Saâda est contre sa démolition car les casbah, les ksours et les villages sont des patrimoines qu´il faut conserver. A l´instar du Bastion 23, ils doivent être restaurés. Un autre intervenant, pour dénoncer l´état lamentable dans lequel se trouvent des milliers d´immeubles, a tiré à boulets rouges sur les Opgi qu´il accuse d´avoir failli à leur mission. Or, selon M.Naït Saâda, seuls 800.000 logements sont gérés actuellement par ces structures, le reste, c´est-à-dire 6,2 millions habitations appartiennent au secteur privé. Revenant sur les derniers séismes qui ont ébranlé certaines villes du pays et les mesures prises par l´Etat pour réhabiliter les habitations touchées, un jeune architecte a dénoncé ces tâcherons qui se sont auto-proclamés entrepreneurs et ont bénéficié de complicités pour décrocher de nombreux marchés. «Lorsque l´on veut réhabiliter une construction ancienne ou la restaurer, on doit faire appel à des spécialistes», dit-il. Lui emboîtant le pas, un ingénieur en génie civil pointe un doigt accusateur en direction des entreprises de réalisation qui se sont spécialisées dans le «poteau-poutre» et ne savent rien faire d´autre. Elles seraient 34.000 à exercer sur tout le territoire national, mais seules 1400 seraient assurées. Ce qui explique les raisons pour lesquelles on fait appel aux entreprises étrangères plutôt qu´aux Algériens. Prenant la parole à son tour, le président de l´Ordre des architectes pour la région Centre est catégorique: «Nous n´avons pas de stratégie de développement durable.» M.Ladjouze a beaucop insisté sur les constructions de style islamo-berbère et n´a pas hésité a citer en exemple, les pays scandinaves qui se sont inspirés de notre patrimoine et des matériaux qui avaient été utilisés en érigeant sur leur sol des bâtisses comparables aux nôtres.