Estimation n Pas moins de 560 000 habitats précaires ont été recensés par la tutelle, a affirmé, jeudi, l'inspecteur général de l'urbanisme au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, Makhlouf Naït Saada. S'exprimant sur le vieux bâti, lors d'une table ronde, organisée au centre de presse d'El Moudjahid, M. Naït Saada, a indiqué que l'étude réalisée par l'ONS en 2008 avait enregistré près de 234 154 habitats précaires. En juin 2007, c'est-à-dire un an auparavant, le ministère avait élaboré une étude faisant état de 560 00 unités précaires dont 92 000 unités de bidonvilles, 280 000 constructions réalisées en brique, en parpaing et sans structures et 182 000 logements en terre. L'Algérie compte 11% de vieux bâti, a-t-il ajouté. En Egypte, il y a 30% de vieux bâti, 32% en Libye et au Maroc, 94% en Mauritanie, a-t-il poursuivi. Le programme quinquennal 2010-2014 prévoit, affirme-t-il, l'éradication totale de l'habitat précaire. M. Naït Saada ajoutera que près de 380 000 logements dont la plupart en cours de réalisation, sont inscrits au niveau des wilayas dans le cadre du nouveau quinquennat 2010-2014. Au titre du même plan, le même responsable a souligné qu'un reliquat de 180 000 cas d'aide a été octroyé aux familles désirant réhabiliter leurs logements. «L'Etat a prévu une aide jusqu'à 700 000 DA pour les citoyens ne voulant pas bénéficier d'un nouveau logement mais préférant réhabiliter leurs habitations», a-t-il précisé. Au total, l'enveloppe du dossier d'aide à la réhabilitation s'élève à 170 000 000 de centimes. Le même intervenant n'a pas omis de rappeler que «90% du parc immobilier national est privé, le reste est géré par l'Opgi» . Le représentant du ministère a plaidé, en outre, pour la formation de techniciens qualifiés et spécialisés dans la réhabilitation et ce, en prenant en charge le critère sismique. Il faut également des entreprises de réalisation spécialisées et des matériaux adaptés. «Tout doit se faire à travers l'amélioration de la technicité», a-t-il soutenu. Abondant dans le même sens, Mme Hameche, ingénieur et architecte, a insisté sur la création par le ministère d'une école de formation de techniciens architectes et ingénieurs spécialisés dans la réhabilitation. Pour sa part, le président du Collège national des experts architectes, Abdelhamid Boudaoud ayant approuvé cette demande, a estimé que le processus de réhabilitation nécessite beaucoup de rigueur et de temps. Chaque commune doit recenser son patrimoine immobilier, foncier et celui du vieux bâti, a-t-il appelé. Le but est de classer le type de logement nécessitant soit un renouvellement, une démolition ou une innovation. «On se retrouve avec 1 548 communes actuellement contre 960 en 1984» , a-t-il fait savoir. Il évalue également le nombre de logements inachevés sur le territoire national, à près de 1 200 000 unités. Le président de l'Ordre des architectes de la région d'Alger, Kheireddine Laadjouz, a, de son côté, souligné la nécessité d'engager et d'instaurer une stratégie nationale de développement urbain dans toutes les régions du pays.