Ils envisagent de présenter leur candidat lors de la présidentielle de 2004. Le retour du discours éradicateur, la libération de Ali Benhadj et Abassi Madani, la présidentielle, la réconciliation nationale et la loi sur la concorde civile, ce sont autant de dossiers soulevés, hier, au siège de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, avec comme seul dénominateur commun, l'état d'urgence et l'«inconstitutionnalité préméditée». Le groupe des réconciliateurs qui a, en fait, répondu à l'appel du président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Ali Yahia Abdennour, pour un débat autour de la question, envisage de passer, désormais, à l'attaque de la présidentielle de 2004. Ali Yahia Abdennour a, lui-même, attesté que la campagne pour le rendez-vous électoral a bel et bien commencé. Et comme il fallait s'y attendre, Taleb Ibrahimi, le FFS, Abdesslam Ali Rachdi, Djoudi Mammeri, Ahmed Djeddaï, Rachid Malaoui, Hakim Addad de RAJ, appuyés par des représentants du mouvement associatif et syndical, ont réitéré, hier, depuis le siège de la Laadh, leur appel à la levée de l'état d'urgence «source de toutes le s, fraudes et manipulations politico-judiciaires». Aux termes de la rencontre, les participants ont annoncé la naissance du comité national de suivi pour la levée de l'état d'urgence - qui, au terme de son travail, présentera le projet à l'APN, à travers les partis qui y sont représentés. «Ce sera une mise à l'épreuve du parti de la majorité, le FLN, qui se déclare inquiet du sort de la démarche politique de réconciliation et de l'avenir des formations politiques face à l'emprise des intrigants», ont-ils indiqué. Durant toute la matinée, les participants ont adressé, à tour de rôle, de virulents réquisitoires à l'encontre des tenants du pouvoir «qui utilisent la démarche répressive afin d'agir dans la marge du droit». Les interventions successives ont, en fait, convergé vers le fait que «la démarche a permis au pouvoir d'agir durant une décennie en marge de la loi (...) ils ne respectent même pas leur propre loi, tout en généralisant la logique de l'exception», a indiqué le premier secrétaire du Front des forces socialistes, M.Djoudi Mammeri. Les déclarations de ce dernier accompagné de l'ex-premier SG, Ahmed Djeddaï, ainsi que du secrétaire national chargé des droits de l'Homme, ne sont, en fait, venues que pour renforcer les propos de Djeddaï et de Ali Rachedi qui ont indiqué que «la levée de l'état d'urgence ne serait qu'un simple geste symbolique, pas plus». «Le mal est déjà fait», ont-ils soutenu. «L'on s'attend à une levée, mais il reste quelques détails plus profonds à régler», a enchaîné Abdesslam Ali Rachedi. Dans ce contexte, les intervenants du FFS, qui sont venus en force, expliquent qu'«il ne faut pas s'interroger sur ce que pourra gagner l'Algérien de cette levée, mais plutôt de ce qu'il a perdu». Une réflexion qui a, d'ailleurs, ouvert la voie à une cascade de critiques. Pour sa part, Ali Rachedi est revenu à la charge en expliquant: «Le pouvoir, qui a réussi à prolonger la démarche, a, entre-temps, injecté l'esprit répressif de l'état d'urgence dans les lois civiles du Code pénal ainsi que la mainmise sur les partis politiques.» Dans une déclaration, Ahmed Taleb Ibrahimi a exhorté les présents à aider la Laddh dans son combat. Ali Yahia Abdennour, pour sa part, a indiqué que «la présidentielle se déroulera en deux temps, entre ceux qui sont pour le maintien du système, ceux qui sont pour son changement de l'intérieur et ceux qui sont pour le départ radical avec le risque que l'armée intervienne au second tour». A signaler, enfin, l'absence de nombreux partis et personnages invités, notamment les formations politiques siégeant au gouvernement.