Le numéro 2 de l'ex-FIS risque de brouiller pas mal de cartes dans un avenir relativement proche. Des sources judiciaires proches du dossier des deux anciens leaders de l'ex-FIS nous ont affirmé que «dans tous les cas de figure, Ali Benhadj doit être libéré d'ici au 30 juin prochain». Elles en veulent pour preuve le fait qu'«à cette date précise, l'ancien numéro deux de l'ex-FIS aura purgé l'intégralité de sa peine d'emprisonnement». Celle-ci, faut-il le rappeler, est d'une douzaine d'années. C'est dans ce contexte, expliquent encore nos sources, que «le cas Ali Benhadj diffère de celui de Abassi Madani, puisque ce dernier a été placé en résidence surveillée depuis 97, à la suite des accords conclus entre l'AIS et l'ANP». Nos sources ajoutent que «le camp éradicateur, toujours opposé à la libération de cette personne, jugée dangereuse, ne peut rien faire pour y parer». Ces personnes, en effet, plaident en faveur d'un deuxième procès. Or, nous explique-t-on, «cette démarche est absolument proscrite sur le plan du droit compte tenu de l'autorité indiscutable de la chose jugée». Quant à ceux qui estiment que Ali Benhadj doit être jugé une seconde fois sur la foi de la lettre trouvée sur Gousmi, un terroriste abattu, et signée de la main de Benhadj, tout porte à croire qu'ils devront bientôt déchanter. «Le dossier relatif à cette affaire, nous disent de nombreuses sources concordantes, est absolument vide». Mieux, «il aurait été vidé par certaines autorités politiques dans le but manifeste d'effectuer un pas de plus vers la réconciliation qui semble tant déplaire à tous ceux qui ont fini par faire de la violence un véritable fonds de commerce». En clair, Ali Benhadj doit être libéré au plus tard le 30 juin prochain. Nos sources, qui reviennent sur les tractations qui avaient eu lieu entre des émissaires du pouvoir et Ali Benhadj, se montrent «désolées que ces négociations aient échoué au moment où la dernière ligne droite devait être abordée». Cette grâce, ou libération anticipée, aurait eu pour effets de rendre Ali Benhadj quelque peu «redevable au pouvoir, mais aussi de laisser passer assez de temps avant la présidentielle de 2004, histoire de voir venir les choses et de réagir en conséquences. La libération, précisent aussi nos sources, est inéluctable à cause des pressions internationales de plus en plus insistantes sur notre pays par rapport aux questions relatives à la démocratie, aux droits de l'Homme, aux disparus et aux détenus d'opinion, dont font partie aussi bien Ali Benhadj que les délégués des ârchs». L'état de santé de Ali Benhadj, qui n'a cessé de se détériorer depuis environ deux années, ne l'empêcherait pas, indiquent des proches, de mener normalement les activités politiques dans lesquelles il excelle particulièrement, à savoir haranguer les foules dans tous les lieux publics possibles et imaginables. Il est désormais trop tard. Ceux qui ont fait échouer ce projet risquent d'en faire les frais les premiers. Benhadj, le trublion algérien de la politique, risque fort de se retrouver dehors au plus fort de la précampagne électorale pour la présidentielle de 2004. Une éventualité qui doit donner froid dans le dos des éradicateurs, alors que même les islamistes et les nationalistes, n'en déplaise aux apparences, risquent d'en prendre ombrage à cause des pertes de terrain que Ali Benhadj peut leur causer. Les grandes manoeuvres liées à la présidentielle de 2004 ont certes commencé. Mais elles ne sont rien devant ce qui risque de se produire durant le second semestre de l'année en cours...