Visiblement, le vent de révolution qui souffle actuellement sur certains journaux arabes, a touché certaines grosses têtes de l´audiovisuel arabe et en premier lieu la puissante chaîne publique égyptienne Al Masrya. Suite à la demande des téléspectateurs égyptiens qui n´ont pas cessé de manifester devant le siège de la télévision égyptienne et parfois même à l´intérieur du bâtiment, le Premier ministre égyptien Issam Charif, a procédé à plusieurs changements dans le staff du premier média en Egypte. Ainsi, il a nommé Nihal Kamal, à la tête de la télévision Al Masrya, en remplacement de Nadia Halim; le journaliste Ibrahim Sayed, a été désigné comme nouveau directeur de l´information à la place du très médiatique Abdelatif Al Manaoui. Le Premier ministre égyptien a procédé également à l´installation d´Ismaïl Chachtaoui à la tête de la radio d´Etat en remplacement d´Intissar Chalabi prenant tout de même le soin d´installer les anciens directeurs comme des conseillers VIP en matière de communication à la télévision. Autrement dit, il a procédé à ce changement juste pour calmer les esprits échauffés du peuple cairote. Par ailleurs, le docteur Samy Chérif, le président de l´Union des radios et télévisions égyptiennes a mis fin aux fonctions de Ibrahim Akbaoui, le directeur du Conseil d´administration de la société la Voix du Caire pour les sondages, à compter du 12 mai prochain et cela à l´issue de la fin de son contrat. Il sera remplacé par Saad Abbas, le vice-président de cette institution.Le volet de la production n´a pas été épargné, puisque le puissant Samy Chérif président de l´Union des radios et télévisions, a préféré sacrifier ses sbires que de démissionner comme l´avaient demandé certains employés et téléspectateurs. A cette occasion, il a sacrifié Raouya Bayadh, en la poussant à la retraite à compter du 5 mai prochain et a nommé à partir de cette date, Mohamed Abdallah Ahmed au poste de directeur de la production. Ces départs en cascades des grands responsables de la communication de Moubarak et qui ont participé en force dans la campagne anti-algérienne de novembre 2009, a poussé certains animateurs et porte-voix de leurs maîtres en politique, à quitter le plateau et à commencer très jeune une retraite à la télévision. C´est le cas de Tamer Amine, qui présentait l´une des émissions les plus populaires et les plus nationalistes en Egypte Masr Naharda (L´Egypte aujourd´hui) et qui a été très virulent envers l´Algérie. Plusieurs animateurs égyptiens sont aujourd´hui en train de revenir sur leurs déclarations contre l´Algérie. Le dernier épisode des arbitres algériens agressés par le Zamalek, avait relancé la polémique médiatique entre les deux pays, mais cette fois, les médias égyptiens ont, contrairement à leurs habitudes, apaisé les esprits et dénoncé en masse l´attitude des frères Hassen. Cette révolution audiovisuelle arabe verra également des changements au niveau des chaînes privées égyptiennes, qui ont commis de nombreuses erreurs de cadrage dans leur communication. [email protected]