«Nous sommes en train de constituer un dossier pour la justice sur les différents dépassements de la direction», a-t-il affirmé. Le mouvement de redressement et de l´authenticité ne compte pas lâcher l´état-major du FLN. L´ancien numéro 2 du bureau politique, Salah Goudjil, est revenu longuement sur ce différend. Lors d´une conférence de presse animée, hier, au siège du mouvement à Draria, M.Goudjil a développé le schéma directeur que compte poursuivre son aile. «Nous sommes arrivés à une phase de responsabilité et chacun doit assumer ses actes», a-t-il lancé sur un ton ferme. Tout en rappelant les dépassements commis par l´équipe en place, M.Goudjil assure que ce mouvement ne vise en aucun cas des postes de responsabilité. «Ce qui nous intéresse c´est le parti et son programme, et non pas le bureau politique», a-t-il précisé en guise de réponse à M.Belkhadem. Aiguisant ses propos, M.Goudjil explique que son mécontentement ne date pas d´aujourd´hui. «J´ai adressé une lettre à M.Belkhadem où j´ai détaillé la situation critique du parti alors que j´étais membre du bureau politique», a-t-il révélé, sans pour autant recevoir une suite. L´ancien numéro 2 du FLN estime que ce mouvement est né suite à la politique d´exclusion et de violation du règlement intérieur du parti lors du renouvellement des structures de base. «Nous sommes un courant politique à l´intérieur du parti et notre but est de rétablir la situation en remettant le parti sur le bon chemin», a-t-il martelé. Critiquant la méthode unilatérale du secrétaire général qui tente d´accaparer la décision, M.Goudjil persiste et signe que le parti n´appartient à personne. Plus explicite, il réaffirme que le FLN appartient à ses militants et tout doit se faire en consultation avec la base. Le conférencier se dit ouvert au dialogue pour tenter de trouver une solution. «Nous sommes prêts à une confrontation directe en présence de la presse», a-t-il déclaré en invitant les membres du bureau politique à débattre de la situation du parti. Cependant, le mouvement de redressement accepte de négocier mais avec des conditions bien précises, à savoir geler les activités du comité central, refaire l´élection des structures locales et enfin tenir une conférence nationale pour passer au crible les membres du comité central afin de vérifier s´ils remplissent les critères fixés par le règlement intérieur. Dans le cas où la direction refuse de négocier, M.Goudjil n´exclut pas éventuellement un scénario tel que celui de 2004. «Nous sommes en train de constituer un dossier pour la justice sur les différents dépassements de la direction», a-t-il avancé. Cette option sera utilisée comme dernière cartouche contre la direction. A la question de savoir si le président du parti a été saisi, M.Goudjil a répondu par la négative. «Le président n´a pas de lien organique avec le parti», a-t-il affirmé en précisant qu´il s´agit d´une affaire interne. Or, sur le plan politique et vu la place qu´occupe le parti dans les institutions, Goudjil estime qu´il est tout à fait normal que le président soit informé de la situation du parti. Ce dernier n´écarte pas le fait de solliciter le président de la République. «C´est un sujet sur lequel nous avons discuté», a-t-il révélé avant de trancher: «Nous allons le saisir.»