Une année seulement nous sépare des prochaines échéances électorales Le discours du chef de l'Etat ne s'adresse pas seulement aux politiques, mais à toutes les franges de la société. Les réformes contenues dans le discours du président de la République sont-elles réalisables? s´interrogent les observateurs politiques si on exclut la question des moyens matériels à mettre en oeuvre. Les observateurs relèvent deux principales contraintes. La première tient au temps, cet ennemi de toujours et de tous les chantiers. En effet, il y a urgence à apporter des réformes profondes à la hauteur des aspirations du peuple. Cette urgence est d´autant plus grande qu´il ne reste que trois courtes années avant la prochaine présidentielle. La seconde contrainte tient au cadres et aux compétence censés exécuter cette batterie de mesures politiques. A ces deux contraintes du temps et de la compétences, s´ajoute la bureaucratie qui torpille toute réforme. Dans son discours, prononcé vendredi à l´adresse des Algériens, le chef de l´Etat Abdelaziz Bouteflika a annoncé le lancement d´un gigantesque programme de changements tous azimuts, incluant en même temps une révision de la Constitution. «Nous sommes aujourd´hui appelés à aller de l´avant dans l´approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l´Etat de droit, la réduction des disparités et l´accélération du développement socioéconomique», a indiqué Abdelaziz Bouteflika en réponse aux multiples attentes du peuple algérien. Tout en donnant un diagnostic, qu´il estime positif, du bilan de son exercice du pouvoir depuis sa première élection en 1999 à ce jour, le chef de l´Etat compte accélérer la cadence. Outre les principales annonces politiques de M.Boutef-lika qui se résument à la révision de la Constitution, la révision de la loi sur les partis politiques, la révision profonde de la loi électorale et une nouvelle loi portant sur l´information, il prévoit une longue série de réformes pour répondre aux aspirations de la société civile. «Une année seulement nous sépare du rendez-vous des prochaines échéances électorales nationales. C´est une période suffisante pour procéder à la révision, à l´amélioration et au renforcement des bases juridiques de l´exercice démocratique et de l´expression de la volonté populaire, de manière à répondre à vos aspirations à une représentation de qualité au sein des assemblées élues», a-t-il estimé. Après avoir défini quelles sont les réformes qu´entend mener le chef de l´Etat, il est à présent nécessaire de s´interroger sur la démarche que compte suivre le gouvernement pour les mener à bout. En effet, cette faisabilité engage particulièrement la capacité à produire un changement à la hauteur des aspirations des Algériens dans un climat caractérisé par une crise de confiance mêlée à des tensions sociales et politiques et bon nombre d´observateurs demeurent sceptiques. «Cette mission ambitieuse et décisive pour l´avenir de notre pays exige l´adhésion de la majorité, la participation de toutes les forces politiques et sociales et la contribution des compétences nationales», a-t-il indiqué. Il est clair que le facteur de confiance gouvernant-gouverné jouera un rôle capital et sera la clé pour la réussite de toute réforme. Le discours du chef de l´Etat ne s´adresse pas seulement aux politiques, mais à toutes les franges de la société. Cette même société qui a réussi à braver tous les interdits pour se faire entendre à travers des milliers de marches, d´émeutes, de sit-in, grèves... ces derniers mois, pour signifier son malaise et exiger un changement radical et urgent. «Notre peuple est jeune et ambitieux, d´où la nécessité de satisfaire, jour après jour, aux multiples revendications dans tous les domaines et nous sommes aujourd´hui, plus que jamais, interpellés pour opérer des réformes socioéconomiques et politiques», a indiqué le premier magistrat du pays. Comment concrétiser ces réformes? sont-elles réalisables à court terme? Quelles sont les modalités à suivre? Quels instruments mettra-il en oeuvre? Comment dépasser les contrainte y afférentes? Il faut dire que le gouvernement a du pain sur la planche dans les mois à venir.